L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON :
DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION
À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
Lydie JOAN*, Christophe GASTON**
avec la coll. de Bérangère FORT***, Pascal LISTRAT*, Valérie LAMY*,
Sylvie MOUTON-VENAULT*** et Florent DELENCRE****
Mots-clés Aqueduc, voie romaine, VIIIe légion, architecture hydraulique, terre cuite architecturale.
Keywords Aqueduct, roman road, 8th Legion, hydraulic architecture, architectural terra cotta.
Schlagwörter Aquädukt, römische Straße, Legio VIII Augusta, Wasserbau, Baukeramik.
Résumé Une fouille préventive Inrap réalisée à 80 m de l’angle nord-ouest du camp de la VIIIe légion à Mirebeau-sur-Bèze a permis
l’étude de deux ouvrages d’art contemporains de cette présence militaire : un pont-canal d’aqueduc et une voie avec murs de soutènement et canal d’évacuation des eaux. Si quelques niveaux de travail ont pu être observés, les couches associées à ces ouvrages d’art sont
essentiellement des remblais de construction, de destruction et d’abandon. Une production de chaux, illustrée uniquement par des
déchets, est en relation avec la destruction de l’aqueduc.
Abstract A preventive excavation led by Inrap located 80 m from the North-West angle of the camp of the 8th legion in Mirebeausur-Bèze has provided the opportunity to study two architectures dating to this military presence: the canal bridge of the aqueduct
and a road with supporting walls and water drainage structures. If several work levels were observed the layers linked to these road
structures are essentially building, destruction and abandon rubble. Waste from lime production has been observed in relation to the
destruction of the aqueduct.
Zusammenfassung Eine Präventivgrabung des Inrap 80 m nordwestlich vom Lager der Legio VIII Augusta in Mirebeau-sur-Bèze
bot Gelegenheit zwei Bauwerke aus der Zeit der Stationierung dieser Legion zu untersuchen : eine zu einem Aquädukt gehörige
Kanalbrücke und eine Straße mit Stützmauern und einem Abwasserkanal. Zwar wurden einige Arbeitsniveaus erkannt, doch
überwiegend handelt es sich um Schuttschichten, die beim Bau, der Zerstörung und Aufgabe der Bauwerke entstanden waren. Eine
Produktion von Kalk, von der nur Abfälle zeugen, steht im Zusammenhang mit der Zerstörung des Aquädukts.
1. PRÉSENTATION (L. J. / V. L.)
Le territoire de la commune de Mirebeau-sur-Bèze (Côted’Or) est localisé à 25 km au nord-est de Dijon. Cette région
faiblement accidentée est située en moyenne à 200 m d’altitude.
Elle marque la transition entre les plateaux calcaires de la Montagne bourguignonne, à l’ouest, et le bas-pays du Val de Saône, au
sud-est.
Mirebeau-sur-Bèze est particulièrement connue de la communauté archéologique pour les nombreux travaux menés sur
deux sites majeurs du territoire lingon (fig. 1). À l’ouest de la
commune, le sanctuaire gaulois puis gallo-romain de La Fenotte
est à l’origine de l’agglomération antique qui émerge lors de la
période tibérienne (BARRAL, JOLY, 2011 ; VENAULT, MOUTON,
2005). À l’est, le camp de la VIIIe légion s’installe en bordure
de la Bèze dans les années 70 ap. J.-C. pour une durée d’une
vingtaine d’années, suite aux troubles survenus en Gaule après la
mort de Néron. Ce site a fait l’objet de nombreuses campagnes
de fouilles entre 1968 et 1976, en 1985, puis de 1987 à 1990,
sous la direction de MM. Goguey et Reddé (GOGUEY, REDDÉ,
1995 ; GOGUEY, 2008). Si les fouilles ont essentiellement porté
sur les bâtiments internes du camp, les photographies aériennes
de R. Goguey ont permis de reconnaître plusieurs autres édifices
situés à l’extérieur dont des thermes au sud-est du camp et un
* Inrap Grand Est Sud, Besançon-Dijon.
** Inrap Grand Est Sud - UMR 6249, Laboratoire Chrono-environnement, Besançon.
*** Inrap Grand Est Sud - UMR ARTEHIS 6298, Dijon.
**** Doctorant Université de Bourgogne, UMR ARTEHIS 6298, Dijon.
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146
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Fig. 1. Mirebeau-sur-Bèze : localisation (D. Watts d’après Ph. Barral, P. Nouvel, St. Venault, in : Barral Joly, 2011).
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Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
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amphithéâtre
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147
Fig. 2. Implantation de la zone
de fouille dans la topographie
(V. Lamy).
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Mirebeau-sur-Bèze
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5
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ruisseau
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«Champ Vaurien»
Axe de la voie et de l’aqueduc
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Emprise de la prescription
amphithéâtre à l’ouest. À environ 350 m à l’est de la forteresse,
un camp annexe plus petit a également été repéré.
Une campagne de diagnostic archéologique et de prospection géophysique (juillet-août 2008 et juillet-septembre 2009)
a été réalisée sur l’emprise du projet de la déviation de la RD 70
(DABAS, 2008 ; VENAULT, 2009). Trois maçonneries antiques ont
été observées au lieu-dit La Combotte, à seulement 80 m de l’angle
nord-ouest du camp de la VIIIe légion. Ces maçonneries énigmatiques ont fait l’objet d’un arrêté de prescription par le Service
régional de l’Archéologie de Bourgogne dont les principaux objectifs définis étaient d’« obtenir une interprétation cohérente et une
chronologie d’occupation/abandon, à comparer avec celle du camp
militaire voisin ». Pour ce faire, une fouille sur une superficie de
1 476 m2 a été menée du 11 mai au 7 juin 2011 avec une équipe
de quatre personnes. Cette intervention archéologique a mis ainsi
en évidence l’aménagement d’un vallon pour le passage de deux
ouvrages d’art associés au camp de la VIIIe légion : un pont pour
le passage d’un aqueduc et une section de voie avec contreforts et
canal d’évacuation d’eau (JOAN et alii, 2012).
1.1. CONTEXTE GÉO-ENVIRONNEMENTAL
DE LA FOUILLE (V. L.)
La zone de fouille est localisée dans la partie médiane d’un
vallon qui entame plus ou moins vigoureusement le plateau calcaire (fig. 2). Ce vallon est orienté selon un axe nord-est/sud-ouest
et se termine par l’émergence d’une source au Pré Fleurot et la
présence d’un ruisseau temporaire, au lieu-dit Champ Vaurien,
affluent de la Bèze.
D’un point de vue hydrogéologique, la zone environnant le
site compte trois entités.
Dans les secteurs où les calcaires jurassiques sont affleurants
ou sub-affleurants, une première entité sur laquelle s’établit le site
est circonscrite dans un périmètre situé au sud de la commune de
Mirebeau jusqu’à la commune de Bézouotte. Elle s’étend ensuite
en direction de l’est et du nord-est. Ici l’entité est caractérisée par
la présence d’une nappe libre comprise dans un aquifère de milieu
karstique et de fissures.
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N
0
200 m
‘ La Combotte’
Dans les secteurs où les calcaires jurassiques sont sous couvertures, une seconde entité s’étire au nord et à l’ouest de Mirebeau.
Elle est caractérisée par une nappe libre semi-perméable en milieux
poreux. Une troisième entité se déploie enfin au sud de la commune de Bézouotte. Elle est caractérisée par une nappe captive
comprise dans un ensemble imperméable en milieu fissuré.
La position confinée et souvent très profonde des nappes
captives laisse imaginer un secteur d’alimentation pour l’aqueduc
plus favorable dans les deux premières zones citées ci-dessus où
l’eau se trouve en surface.
D’un point de vue géographique et géologique, les formes
du relief autour du site montrent des pentes moyennement marquées (fig. 2 et 3). Au cœur du vallon, une coupe nous a permis
d’évaluer une faible pente de 8 % de la surface du terrain naturel,
inclinée en direction du nord (annexe 1 : coupe 3). Pourtant, lors
du diagnostic, une accumulation sédimentaire pouvant atteindre
plus de deux mètres d’épaisseur, uniquement pour les dépôts postantiques, avait été reconnue. Le camp de la VIIIe légion étant organisé le long du flanc sud de cette dépression, la question légitime
de l’influence de la main de l’homme sur l’organisation du paysage
s’est alors posée. En effet, l’espace de la fouille est caractéristique
d’une zone d’accumulation sédimentaire, dont l’organisation stratigraphique des dépôts devait nous permettre d’établir au mieux la
dynamique des versants et du fond de ce vallon. Contrairement à
nos attentes, les données stratigraphiques n’ont permis d’identifier
que des séquences liées à la présence d’occupations antiques.
La base des coupes s’établit tantôt sur un calcaire fin1 compact, ou à tubulures, datant du Portlandien (Jurassique supérieur,
noté J9 sur la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze), tantôt sur
un complexe argileux superficiel datant du pliocène supérieur
(noté H sur la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze)2.
1. Us 76, coupe 1a (annexe 1).
2. Us 67 de la coupe 1a et b et à sa partie supérieure plus ou moins
anthropisée correspondant aux Us 75 et 93 (annexe 1, coupe 1b et 6a et b),
aux Us 173 et 172 de la coupe 7 (annexe 1) et aux Us 183 et 208 situées au
plus profond du canal d’évacuation de la voie antique (fig. 7), ainsi qu’au
fond de la coupe 3 (annexe 1).
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0
1 km
© Infoterre BRGM
2
1
3
0
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Extrait de la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze au 1/50 000e. © Infoterre BRGM
SC
Cailloutis calcaire, formations du Quaternaire
H
Complexe argileux du Pliocène supérieur
1 Nappe libre dans aquifère de milieu karstique et de fissures.
J9
Calcaire fin Jurassique (Portlandien)
2 Nappe libre semi-perméable de milieu poreux.
Localisation du site
3 Nappe captive imperméable de milieu fissuré.
Fig. 3. La Combotte et son environnement (Infoterre, BRGM, V. Lamy).
L’unité 118 (annexe 1 : coupe 6a et b) largement remaniée par
la présence humaine renferme des cailloutis mêlés d’argile pouvant éventuellement témoigner de la présence, au cœur du vallon
sec, du tapis d’épaisseur variable noté SC sur la carte géologique
de Mirebeau-sur-Bèze. Ce niveau daterait du Riss ou du Würm
(RAT et alii, 1978). En ce qui concerne l’enregistrement sédimentaire relatif à la période plus récente du quaternaire, il se résume
uniquement à la période antique et post-antique (infra 1.2.). Le
vallon n’a donc enregistré que la stratigraphie relative à la fin de
la seconde moitié de l’Holocène, nous poussant donc à privilégier
le scénario d’une troncature des formations manquantes par le
remaniement anthropique de l’espace, plutôt que l’existence d’un
hiatus sédimentaire.
1.2. STRATIFICATION ET CONSERVATION GÉNÉRALE
DU GISEMENT (L. J.)
La stratigraphie rencontrée au sommet du toit géologique
se développe sur une hauteur de 0,80 à 2,60 m et dont, respectivement, 0,30 m et 1,40 m se rapportent à un recouvrement
sédimentaire postérieur aux vestiges antiques. Il résulte de cette
configuration favorable à l’accumulation de colluvions une meilleure conservation des vestiges archéologiques en bas de pente.
Toutefois ce phénomène se rapporte essentiellement à la voie,
le pont-canal de l’aqueduc ayant fait l’objet d’une récupération
massive dès l’Antiquité (fig. 4). Les vestiges de l’aqueduc sont
ainsi réduits au mieux à l’état de fondations, ou matérialisés
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voie
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Cp 2
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Cp 14
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Fig. 4. Plan général des vestiges (P. Nogues, D. Watts).
par de simples tranchées de récupération. En effet si quelques
niveaux de travail ont pu être observés, les couches associées à ces
ouvrages d’art sont essentiellement des remblais de construction,
de destruction et d’abandon. D’autres unités stratigraphiques
ne concernent pas ces vestiges et sont associées à des déchets de
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production de chaux en relation avec la destruction de l’aqueduc. À l’exception d’une monnaie gauloise et d’un jeton (XVIeXVIIe siècle), la fourchette chronologique fournie par l’étude du
mobilier et une datation radiocarbone s’inscrit dans une période
très courte : de 40 de notre ère jusqu’au début du IIe siècle, et
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Y=
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Fig. 5. Plan des états 1, 2a, 2b, 3 (D. Watts).
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mur de
soutènement
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Coupe 4
2m
Fig. 6. Coupe 4 de la voie (L. Joan, S. Morel).
plus particulièrement la période flavienne. Cette datation est en
parfaite adéquation avec la présence de la VIIIe Légion à Mirebeau
entre 70 et 90 (GOGUEY, REDDÉ, 1995).
L’observation de la stratigraphie a donc permis de déterminer
cinq grandes étapes dans la chronologie du gisement (fig. 5) :
- état 1 (70/71 ap. J.-C.) : niveau de préparation en relation avec
le démarrage du chantier de construction ;
- état 2 (époque flavienne) : construction d’une voie temporaire
(état 2 a) et construction de l’aqueduc et section « contrefortée »
de la voie (état 2b) ;
- état 3 (vers 90 ap. J.-C.) : destruction massive de l’aqueduc pour
alimenter une production de chaux ;
- état 4 (entre la fin du Ier et le début du IIe siècle) : derniers remblais de destruction et d’abandon de ces ouvrages d’art ;
- état 5 (jusqu’au XVIe - XVIIe siècle) : colmatage final du vallon.
2. DONNÉES DE TERRAIN ET
ANALYSE ARCHITECTURALE (L. J. / C. G.)
2.1. LA PRÉPARATION DU CHANTIER (ÉTAT 1) (L. J.)
Le niveau de préparation en relation avec le démarrage du
chantier de construction est illustré par du mobilier découvert
au sommet des colluvions anciennes (Us 53, 62)3, ou des unités géologiques (Us 43, 81 = 82, 93) (fig. 5a)4. Ce matériel est
exclusivement concentré dans le périmètre de la future voie et
de l’aqueduc et plus particulièrement dans les zones où le colluvionnement ancien, dans le haut de la pente, était étonnamment
absent, comme si cette zone avait été décapée jusqu’au sol naturel.
Il est à noter que la céramique et la faune5 sont soit écrasées soit
très morcelées.
La céramique associée à ces couches (infra 3.1.) s’inscrit dans
la fourchette chronologique 40/70 ap. J.-C. (jatte à lèvre triangulaire débordante, assiette Drag. 15, bol Drag. 24/25 et lampe
de type Loeschke I -Bailey A III- à volutes). Cette datation est
précisée par la présence d’une tegula estampillée (illisible) écrasée
sur place (Us 93) dont l’étude a démontré qu’il s’agissait d’un
raté de cuisson qui permet de remonter la datation vers 70/71
(infra 3.1.1.1.). Un as de Vespasien frappé en 71 (Us 53) permet de poser un terminus post quem. De ces niveaux provient
3. Us 53 et 62, coupe 1d (annexe1).
4. Us 43, 53, 93, coupe 1c, d, e (annexe 1).
5. Trente-huit fragments de faune ont été prélevés dans les Us 81 et 93,
comprenant des os de bœuf, de capriné et de chien (détermination Adrian
Balasescu, Musée national d’Histoire de la Roumanie (MNHR), UMR 7209
‘Archéozoologie, Archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements’).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
aussi du mobilier métallique (fibule circulaire plate de type Riha
7.2.1, anneaux en alliage cuivreux, plaque en métal blanc, clous de
menuiserie et de chaussure, barre et crampon en fer) (infra 3.2).
2.2. LA VOIE (L. J.)
Dans la partie orientale de la fouille, une voie franchit le
vallon (fig. 4). Si dans son aspect définitif, elle est dotée de contreforts et d’un canal d’évacuation, il s’est avéré que cette voie présente au moins deux états de construction. En effet, une première
voie est contemporaine du chantier de construction.
2.2.1. Une voie de chantier et des murs
de soutènement (état 2a) (L. J.)
Un premier niveau de voie (107 /108) a été étudié dans la
zone A (fig. 5b)6. En effet, la zone B, ayant subi de profondes
modifications au cours de la séquence postérieure, n’a livré aucune
trace de cet axe de circulation.
Orientée N-130°E, il suit la pente du bord du vallon (faible
dans ce secteur de la zone A : 0,83 %). Aussi repose-t-il soit
directement sur le sommet de la couche géologique anthropique
(Us 93, coupe 4) soit sur la couche de colluvionnement (Us 62,
coupe 1 et 2) qui a fait l’objet d’un décapage partiel comme nous
l’avons évoqué précédemment (état 1). La voie est constituée d’un
rudus (Us 108), de 15 cm d’épaisseur, composé de blocs calcaires
à arêtes vives (H. : 10 à 15 cm) posés parfois en hérisson. Le
calcaire blanc utilisé est différent de la roche présente dans le
terrain naturel. Sur ce rudus se développe directement la bande
de roulement (Us 108) constituée d’une fine couche de cailloutis
(galets de rivière et éclats calcaires) liés au mortier de chaux blanc
(Ép. : de 3 à 10 cm) (fig. 6).
Cette voie mesure au maximum 5,80 m de largeur, soit entre
les fondations des murs 46 et 33. Se pose ici la question de la
relation chronologique entre ces murs de soutènement et cette
première chaussée. Comme la bande de roulement repose sur le
comblement de la tranchée de fondation du mur 46 (Us 165)
(fig. 6), il est certain que cette bande de roulement est contemporaine des murs de soutènement. Elle constituerait donc une
voie de chantier.
Dans la zone A, elle est donc clairement bordée à l’est par
les fondations d’un mur (Us 46) renforcé d’un contrefort (fig. 5b
et 6). Large de 1 m, la tranchée de fondation (Us 84) présente
un profil aux parois droites et au fond plat. Elle est comblée par
6. Illustré par les coupes 1, 2 et 4 (annexe et fig. 8).
152
des blocs bruts de calcaire provenant du terrain naturel (petit
module au sud et gros module au nord) contenus dans une
matrice argileuse brun-rouge. La profondeur de ces fondations
n’est pas homogène. Elle varie de 30 à 90 cm en s’accroissant avant
la rupture de pente du vallon. Une élévation désormais disparue
devait reposer sur ces fondations. Toutefois, on peut noter que
la tranchée de récupération (Us 83) de cette élévation dessine le
négatif d’un mur large de 60 cm (fig. 6 et annexe 1 : coupe 4).
La trace d’un contrefort rectangulaire est essentiellement
perceptible sous la forme d’un fantôme. Seul est conservé l’angle
sud-est sur un seul rang de pierres (Us 225). Elle mesure 1,60 m
sur 2 m (Ép. Cons. 0,10 m) (fig. 5b).
Dans la zone B, la maçonnerie de ce mur est conservée
(Us 199) (fig. 5b). Large de 60 cm, elle a été observée sur sept
assises soit sur une hauteur de 0,54 m. Elle est constituée de deux
parements de moellons, très grossièrement équarris sur une seule
face, de module très variable (15 x 10 x 10 cm, en moyenne) conférant un aspect peu soigné. En calcaire gris, ils sont liés à l’argile
brune. Les assises sont grossièrement régularisées grâce à la couche
d’argile qui nivelle le sommet des rangs (2 < H. < 6 cm). Le fourrage est constitué de blocs de même nature et de même module,
mais bruts, noyés dans l’argile.
Un second contrefort (Us 196) forme un nouveau décrochement dans le mur (1,60 m x 1,40 m). Les matériaux de construction et la technique utilisés sont identiques. Sont encore conservés
deux parements (le parement nord a disparu) qui contiennent un
blocage pris dans une matrice argileuse brune (fig. 5b).
Dans la zone A, un second mur (33), parallèle aux fondations
46 et renforcé de trois contreforts (Us 194, 195 et 221) espacés de
1,60 m, présente exactement les mêmes caractéristiques (fig. 5b
et 7).
Si les contreforts possèdent leurs trois parements, leur état
de conservation varie. Ainsi, le contrefort 221 n’est plus formé que
d’un seul rang de pierres enchâssées dans la couche 14 délimitant
une surface comblée de limons argileux brun contenant quelques
blocs calcaires de petit module (VENAULT, 2009, p. 78, fig. 46). Le
contrefort 194, situé sur la rupture de pente, repose quant à lui dans
la couche de colluvions 118 et dans le niveau 93. Bien qu’arasé au
même niveau, le parement sud ne présente plus que trois assises,
alors que le parement nord conserve sept assises. Ce phénomène
s’explique par une construction respectant la dénivellation du terrain. Le contrefort 195, conservé sur neuf assises, est quant à lui
fondé dans un creusement à fond plat entaillant la couche 118.
Dans cette zone, la présence de deux contreforts supplémentaires
au mur 33 peut être expliquée par une pente plus accentuée du
vallon, du côté est.
Dans la zone B, un quatrième contrefort (Us 189), essentiellement conservé sous la forme d’un fantôme, a été recoupé par le mur
94 du canal d’évacuation des eaux du vallon (état 2b) (fig. 5b et 7).
Le lien avec la voie 107/108 n’a pu être établi par les relations
stratigraphiques directes puisque ces dernières ont été coupées par
la construction du mur 34 lors de la deuxième séquence de cet
état (fig. 6). Toutefois, l’homogénéité du plan et des techniques
de construction ainsi que la logique architecturale semblent bien
indiquer une contemporanéité des maçonneries 33 et 199.
L’état d’arasement des maçonneries est variable. Il peut apparaître à 203,10 m d’altitude, mais la tranchée de récupération qui
s’ouvre à 35 cm sous le sol actuel, immédiatement sous la couche
de terre arable, montre que son arase atteignait au moins la cote
NGF de 204 m qui correspond au niveau de conservation de la
majorité du mur. Cette cote montre donc que la voie 107/108 était
encaissée par rapport à l’élévation de ces murs (fig. 7). Se pose alors
la question du rôle même de ces murs.
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
Une première réponse est apportée par les coupes stratigraphiques réalisées à l’est de la voie (fig. 4 ; annexe 1 : coupe 6a, b).
Elles montrent en effet que, dans la partie basse de la combe, des
niveaux de remblais s’appuient sur le mur 33. Aussi, ces maçonneries peuvent-elles être considérées comme des murs de soutènement.
Au sud de la zone A, l’emploi de murs de soutènement de
part et d’autre de la voie semble de prime abord inadéquat. En
effet, la voie repose directement sur le bord peu pentu du vallon et
aucune retenue de terre à l’extérieur n’est ici nécessaire. Ces murs
prennent cependant toute leur légitimité au regard du profil du
vallon, présentant un plus fort dénivelé vers le nord (fig. 7). Ceci
permet aussi d’expliquer la différence observée dans la technique
d’implantation des contreforts soit « en escalier » (contrefort 194),
soit à fond plat (contreforts 221 et 195), le contrefort 194 ne
recevant que des remblais sur son parement nord, contrairement
aux deux autres entièrement pris dans les remblais.
Sont intégrés à cette première séquence de construction les
remblais (Us 32=41, 136, 117, annexe 1 : coupe 6) mis en place
pendant et après la construction du mur de soutènement 33. Ils
forment une plateforme de travail qui s’étend dans la partie basse
de la combe avec la présence de niveaux de circulation (Us 133,
132, annexe 1 : coupe 6). Ces différentes couches entrent ainsi
dans le processus de comblement de la combe. Le remblai 41 est
le seul à avoir livré des indices chronologiques (époque flavienne) :
un fragment de Drag. 15b (vers 60-120 de notre ère) et une panse
de céramique commune sombre coquillée (infra 3.1.1.1). En
outre, un stylet et une plaque indéterminée, tous deux en fer, ont
été recueillis au sein de cette couche.
2.2.2. Fossé et sillon (état 2a) (L. J.)
Les niveaux de remblais sont entaillés par deux tranchées
synchrones 139 et 141 observées dans la zone A (fig. 4, 5b ; annexe
coupe 1c et 6b). Parallèles à la voie, à 5 m du mur 33, ils ont été
observés sur 12 m de long soit jusqu’au creusement du sondage
314 du diagnostic. Comme la voie, ils suivent la pente du vallon.
La tranchée 139 est à rapprocher d’un simple sillon large de 20
à 30 cm à l’ouverture, alors que la tranchée 141, large de 40 cm,
s’évase dans la dépression de la combe pour atteindre une ouverture large d’un mètre. Leur dynamique de comblement diffère en
fonction de leur position dans la combe.
Dans la partie basse du vallon (annexe1 : coupe 6b), ces tranchées présentent un remplissage simple. Le creusement 139 est
ainsi comblé d’un limon argileux brun-gris incluant des galets
(Us 140 = 71). Le creusement 141 est quant à lui rempli par
un limon argileux brun jaune comportant des blocs de calcaire
(Us 134 = 70). Ce comblement déborde de la structure pour
recouvrir le niveau 140 (Us 86). Dans la partie haute du vallon, ces mêmes matériaux tapissent le fond des structures, qui
sont ensuite scellées par des couches inhérentes à la construction
de l’aqueduc (Us 193 = 135 et 127 annexe 1 : coupe 1c). Ces
dernières marquent donc une seconde étape (état 2b) dans ce
chantier qui est associé à la construction des piles de cet ouvrage
d’art hydraulique, période où ces tranchées ne sont donc plus en
activité.
La fonction de ces « creusements » rectilignes n’est pas établie
avec certitude, mais plusieurs hypothèses sont alors envisageables.
Le sillon 139 rappelle, par sa forme et ses dimensions, les
sillons de traçage évoqués par le poète Stace pour la construction des voies : « le premier travail, écrit-il, fut de tracer des sillons »
(Silves, IV, 3, 40). « Simples marques linéaires dans le sol, ces sillons,
selon toute vraisemblance, permettent aux géomètres de matérialiser
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Altitude
en m
Nord
Sud
205
194
204
203
195
221
189
?
203.23 m
?
202
Voie de chantier
201
0
Contrefort
2m
Mur de soutènement
a - État 2b
Altitude
en m
Nord
Sud
205
194
195
221
surface de la partie conservée de la voie
189
204
203
?
203.23 m
?
202
201
0
2m
Surface de la partie conservée de la voie
Remblais de destruction
Remblais de construction
Terrain naturel/colluvions anciennes
Contreforts noyés dans les remblais de construction
Fig. 7. Croquis de restitution de la voie dans l’état 2 (L. Joan, V. Lamy).
canalisation
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a - État 2a
153
154
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
Sud
203.80 NGF
Nord
M 199
184
M 128
179
186
180
185
181
182
1/25
0
0,5 m
1m
183
Fig. 8. Coupe 14, murs 199 et 128 (C. Gaston, S. Morel, F. Bergantz).
l’itinéraire sur le terrain » (COULON, 2007, p. 85). Situés dans
l’axe de la voie, ils étaient ensuite masqués par la chaussée. Sur
ce site, force est de constater que le sillon 139 ne concerne pas
directement le tracé de l’aqueduc ou celui de la voie, puisqu’il
n’est recouvert par aucune de ces structures. On peut néanmoins
souligner qu’il se situe à égale distance du futur aqueduc et des
contreforts du mur 33, soit 2,50 m.
La deuxième hypothèse concerne celle de fossés-limites. Ici
aussi une nuance est à apporter : ces fossés sont ensuite masqués
et ce, très rapidement, par des remblais, et aucune autre matérialisation d’un espace défini n’a pu être observée au sommet de
ces couches.
Enfin une troisième hypothèse serait d’envisager le creusement 141 comme celui d’un simple fossé drainant l’eau de
ruissellement des pentes vers le fond du vallon, au début de la
construction de l’aqueduc et de la voie.
2.2.3. Canal d’évacuation des eaux du vallon
et reprise des murs de soutènement de la voie
(état 2b) (L. J.)
Pour la construction du canal (186 /185), une tranchée évasée est ouverte perpendiculairement à l’axe de la voie. Elle recoupe
l’élévation du mur 199. Une nette reprise (Us 128) du mur oriental témoigne d’un arrachage en escalier (fig. 8). Les matériaux de
rebouchage sont très différents de l’état précédent : moellons de
pierre calcaire jaune aux modules très variables noyés dans un
mortier de chaux jaune sans assises régulières.
Le mur ouest 33 est quant à lui abandonné au profit du mur
34 (fig. 5c). L’orientation très légèrement divergente de ces deux
murs induit que, dans la zone A, le mur 34 chemise le mur 33
alors qu’il le recoupe clairement dans la zone B. Son élévation a
pu être particulièrement bien étudiée dans la zone A. Il s’agit d’un
mur de 0,70 m de largeur. La paroi sud présente un parement
de qualité, monté en petit appareil de pierres calcaires jaunes et
grises (H. : 8 cm), liées au mortier de chaux jaune (fig. 6). Il est à
noter que si les matériaux utilisés sont identiques pour ces reconstructions (calcaire jaune et gris, mortier de chaux jaune), le soin
apporté dans leur agencement est très différent. Cette particularité
peut s’expliquer par le fait que le mur 128 n’est qu’un rebouchage
de mur préexistant, alors que le mur 34 remplace le mur 33 et
reçoit de surcroît le départ de la voûte de la canalisation (fig. 9).
Haute de 1,60 m (H. sous voûte : 1,10 m), la canalisation est
également construite en pierres calcaires jaunes liées au mortier de
chaux jaune (fig. 8 et 10). Deux pieds-droits, larges de 0,40 m et
espacés de 0,94 m, aux parements internes soignés (Us 186/185),
sont ensuite élevés sur une hauteur variant de 0,82 m (Us 186)
à 1,10 m (Us 185).
À l’entrée de la canalisation, la voûte qui repose sur le mur
34 est doublée (Us 184/201/202) (fig. 9). La hauteur de la canalisation est alors réduite à 1 m. Un coffrage en pierre protège
la voûte du futur rehaussement de la voie. Il est composé d’un
empierrement parementé de gros blocs en calcaire jaune, non taillés, liés par un mélange de limon beige et de mortier (Us 98). Le
parement a été observé au sud de la canalisation. C’est seulement
après la construction de la voûte que la voie est rehaussée (infra
2.2.4.). D’après les relations stratigraphiques, il est donc clair que
cette canalisation a bien été érigée pendant la construction de la
voie et non après, même si d’après sa position dans les étapes de
construction, elle ne semble pas avoir été prévue initialement. La
pente de cette canalisation, de 3,18 %, permet de confirmer sa
fonction d’évacuation d’eau du vallon.
À l’extérieur de la voie, l’entrée de la canalisation est prolongée par deux murs parallèles maçonnés (L. : 5,40 m ; l. : 2 m ; H.
cons. : 1,20 m) en petit appareil lié au mortier de tuileau (Us 94
et 200) qui prennent appui sur les fondations (Us 214/174) et
sur le mur 34 (fig. 11 et 12). Espacés de 1,08 m, ils jouent le rôle
d’entonnoir afin de guider les eaux dans la conduite, permettant
ainsi un drainage plus rapide du vallon. Ils servent aussi de soutènement aux remblais bordiers de la voie que le canal entaille,
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Sud
155
Nord
203.90 NGF
202
201
M 206
203
204
205
206
207
208
M 34
1/25
0
0,5 m
1m
Fig. 9. Coupe 9 de la canalisation (dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz).
Fig. 10. Coupe 14 de la canalisation (L. Joan).
202,82 NGF
Est
Ouest
201
201
200
214
1/25
0
0,5 m
1m
Fig. 12. Élévation du mur 200
(dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz).
Fig. 11. Mur 94 accolé au mur 34, vu du nord (L. Joan).
évitant ainsi l’érosion progressive de ces remblais au passage de
l’eau. Le mur 94 coupe nettement le contrefort de l’état précédent
(fig. 5c). Des remblais de différentes natures (Us 188, 96, 176,
annexe 1 : coupe 8) sont appuyés contre le mur 94. Contre le mur
200 et sur les fondations 214, le versant nord de la combe est
remblayé par une argile brun foncé (Us 213) sur laquelle repose
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
un niveau de travail composé de limon jaune et d’éclats de taille
de pierre (Us 211 = 212) (annexe 1 : coupe 8 et 13).
Les raisons de la construction différée de ce canal nous
échappent. Toutefois plusieurs hypothèses s’offrent à nous :
Cette construction peut tout simplement correspondre à
la réfection d’un premier aménagement dont nous n’avons plus
156
aucune trace. Ceci indiquerait que la nécessité d’un drainage du
talweg avait été envisagée dès le démarrage du chantier en raison
de l’existence d’un ruisseau saisonnier affluent de la Bèze.
Cette adjonction n’a pas été programmée initialement, elle
serait la conséquence de la réactivation d’un vallon « sec » suite à
de fortes intempéries pendant le chantier de construction.
Elle pourrait aussi être en relation avec la construction de
l’aqueduc, ouvrage qui nécessite un meilleur drainage du vallon.
Si tel était le cas, cela sous-entendrait que la décision de construire
un aqueduc a été prise dans un second temps, après l’aménagement des premiers murs de soutènement de la voie.
2.2.4. Le rehaussement de la voie (état 2b) (L. J.)
C’est seulement après l’implantation du canal d’évacuation
conduisant au réaménagement des murs de soutènement de la
voie que cette dernière prend son aspect définitif.
Les coupes 1 et 4 effectuées dans la zone A (fig. 4) montrent
que le rehaussement de la voie n’est effectué qu’une fois le mur 34
construit et sa tranchée de fondation remblayée (fig. 6 ; annexe 1 :
coupe 1 c, d).
On constate l’apport d’un premier remblai homogène et
compact, mêlant une argile limoneuse beige clair à de nombreux
petits cailloux calcaires (moins de 6 cm de diamètre) (Us 164 =
61), et d’une épaisse recharge de blocs calcaires de différentes
tailles pris dans une matrice d’argile brune (Us 60).
Dans la zone B, ce rehaussement a été également perçu dans
la coupe 5 (fig. 4 ; annexe 1 : coupe 5). Il regroupe les couches 99
et 100. Il est essentiellement composé d’un noyau central plus
dense (Us 100) qui se distingue par une matrice argileuse brune,
contenant des blocs calcaires plus gros que ceux rencontrés sur
le bord des murs, dans une matrice plus claire d’un brun orangé
(Us 99).
Ces niveaux, qui forment la structure interne de la voie,
devaient recevoir un revêtement final (bande de roulement) qui
a disparu. En effet, ces niveaux observés sont recouverts par une
épaisse couche (Us 122 = 166) de limon argileux brun foncé
hétérogène, contenant des graviers et des petits blocs calcaires
qui sont localisés sur l’ensemble du secteur et correspondent au
premier niveau du colmatage final du vallon (état 5).
La cote de conservation de ce rehaussement varie :
- dans la coupe 1 : 204,68 m NFG ;
- dans la coupe 4 : 203, 80 m NGF (avec la couche de rehaussement déstructurée 204 m MNF) ;
- dans la coupe 5 : 203, 90 m NGF (avec la couche de rehaussement déstructurée 204 m MNF) ;
- dans la zone B : 203, 60 m NGF.
Si on reporte le niveau supérieur de la voie (204,68 m NGF)
en haut de pente, à la cote inférieure du vallon (202,08 m NGF),
un remblai d’au moins 2,60 m était nécessaire pour garantir une
horizontalité. Il semble plus raisonnable d’envisager que le rehaussement de la voie permettait seulement d’adoucir la pente du
vallon à franchir (fig. 7b).
Hors du vallon, les abords de la voie ont été aménagés (Us 42,
48 et 50) sur des remblais (Us 62, 55, 52). Ces couches de cailloutis n’ont été perçues qu’en coupe. En effet, elles n’ont pas été
retrouvées au sommet des remblais comblant le vallon. Il semblerait que ces deux niveaux, qui prolongent l’aspect bombé de
la voie, pourraient correspondre aux accotements en dehors du
vallon (annexe : coupe 1 c à e).
Aucun artefact n’a été découvert dans la structure interne
intacte de la voie. Seul un fragment d’anse pseudo-bifide d’amphore et un clou de menuiserie ont été prélevés dans la couche 42.
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
2.2.5. Proposition d’interprétation et comparaisons
(C. G.)
La voie est donc bordée par deux murs de soutènement rythmés de contreforts carrés.
La fonction de cet ouvrage est double : il sert d’abord à maintenir la levée de terre supportant la voie, nécessitée par la volonté
de donner une pente acceptable au franchissement du vallon, et il
permet ensuite la mise « hors d’eau » de la voie, susceptible d’être
inondée et dégradée par les eaux de ruissellement du vallon. Cet
aménagement évoque celui du pont Aelius à Rome, où l’extrémité de la rampe est bordée de contreforts rapprochés et de plan
presque carré (CHEVALLIER, 1997, p. 135). On retrouve ce même
principe sur la Via Appia, à hauteur de Lanuvio, dont la chaussée
surélevée est soutenue par un mur en grand appareil à contreforts (ADAM, 1989, p. 307). Ce type d’aménagement est également
représenté (sous la forme d’une route sinueuse avec, de part et
d’autre, des contreforts de plan carré, en rythme serré et régulier)
sur l’une des scènes en relief de la colonne Trajane (GALINIER,
2007, pl. VIIIb, face est, spire 8, sc. 50-51 ; EHRENSPERGER, 1990,
p. 65). À Mirebeau cependant, la stratigraphie suggère que ces
contreforts étaient noyés dans un remblai, selon le principe du
mur de terrasse7.
Un canal couvert, large de 1,10 m pour 0,90 à 1,20 m de
hauteur sous voûte, passe sous la voie, permettant l’évacuation
des eaux de ruissellement du vallon. Deux murs de soutènement
parallèles encadrent l’entrée du canal souterrain en amont, confirmant la présence du large remblai (taluté ?) bordant la voie.
On retrouve ce type d’installation technique à Besançon par
exemple : au niveau du franchissement d’une combe, le large mur
en petit appareil qui supporte le canal aérien de l’aqueduc d’Arcier
à Chalèze (GASTON, 1999, p. 7), est percé d’une arche large de
1,12 m, et haute de 1,40 m sous voute, servant d’exutoire aux eaux
de la combe. Pour les routes, le viaduc de la vallée d’Aricia, sur la
voie Appia, qui est composé d’une longue rampe sur remblai maintenue entre deux murs de soutènement, est percé de deux arches
laissant le passage aux eaux de ruissellement (ADAM, 1989, p. 307).
2.3. LE PONT-CANAL DE L’AQUEDUC (ÉTAT 2B)
(C. G.)
2.3.1. Les données de terrain
Seule une pile (Us 109) avait conservé sa maçonnerie en
partie basse (fig. 13 et 14). De cette pile subsistait la semelle de
soubassement (2,27 m x 2,14 à 2,25 m8), sans radier de fondation,
enchâssée soit dans l’argile détritique, soit dans un lit de mortier
de tuileau. Elle est constituée de deux assises à l’est et trois assises
à l’ouest, ces trois assises formant des ressauts successifs, dispositif
sans doute justifié par la légère pente du terrain qui supportait les
deux premières assises d’élévation en petit appareil (H. : 13 cm)
à joints beurrés tirés au fer, formant un rectangle de 1,91 m par
2,11 m9.
7. Souvent constitué à l’époque romaine de murs demi-circulaires, ce
principe perdurera jusqu’au XVIIIe siècle, notamment avec les contreforts
quadrangulaires internes des ouvrages de Vauban.
8. Pour comparaison, à Windisch (Suisse), les massifs de fondation du pontaqueduc alimentant Vindonissa font 2,40 m de côté, et sont espacés de 2 m
(FLÜCK, 2012, p. 198).
9. Valeurs très proches de celles de l’aqueduc de Barbegal à Fontvieille, où
les dimensions des piles varient de 1,90 à 2,12 m (LEVEAU, THERNOT, 2005,
p. 100).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
Arche plus large
(rapport 3/1) ?
Structure liée à la
production de chaux
n
lo
ux
n
io
t
ua
ac
Év
s
de
l
va
du
ea
Piles en
grand appareil ?
Pile
conservée
2,10 m
1,90 m
VOIE
0
5m
Fig. 13. Hypothèse de restitution du plan du pont-canal (dessin C. Gaston et D. Watts).
192
15
N
A’
A
109
211
Caisson 109
croquis 1/50e
cotes en cm
1/1000
20
7
Est
Ouest
15
1 : 50
0
1m
Profil AA’
1/25
0
0,5 m
1m
Fig. 14. Plan et proil de la pile 109 (dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
157
158
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
Larg. pile
(en pieds)
Long. pile
(en pieds)
Intervalle entre piles
(en pieds)
6
7
6
9
7
7,5
6à9
?
6
12
10 à 20
18
8
6à7
10
8
8 à 11
6à7
7
8
7 à 18
8 à 18
13
12
Mirebeau
Meyrargues
Lyon (Gier)
Metz (Jouy-aux-Arches)
Fréjus
Fontvieille
Lyon (Lentilly)
Lyon (Point du Jour)
Fig. 15. Tableau comparatif des dimensions en plan
de ponts-aqueducs.
N
A
B
144
146
147
1/1000
1 : 50
0
1m
A
B
147
197
TN
146
N
145
106
145
1/25
Est A
B
Ouest
0
0,5 m
1m
112
130 Plan 10 cm + bas
145
1 : 50
0
1m
A
B
130
niveau
de travail
106
112
145
144
45
Fig. 16. Plan et coupe des fosses de récupération 146 et 147 (L. Joan, S. Morel).
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159
Fig. 17. Bloc chanfreiné
en calcaire (n° 19) avec
suggestions d’emplacement
(dessin C. Gaston).
19
0
Hypothèse 1
50 cm
Hypothèse 2a
Ces dimensions, voisines de 6 x 7 pieds, sont à rapprocher de
celles des aqueducs de Lyon, dont un grand nombre de piles sont
de taille voisine (BURDY, 2002, p. 105-106 ; ESCHBACH, 2012,
p. 143) (fig. 15). Cette première comparaison suggère donc que
cet aqueduc devait fournir une quantité d’eau importante au camp
de Mirebeau.
Les traces de quatre autres piles ont pu être observées
(Us 146, 144, 15, 148). Si deux sont conservées sous la forme
d’un moignon de maçonnerie (Us 148 et 15), les deux autres ont
totalement disparu, et seules étaient visibles leurs tranchées de
récupération (fig. 16). L’axe de ces piles est exactement le même
que celui de la voie (orientation N-130° E).
La structure 148 (0,80 x 0,80 m), vestige d’un fourrage de
pierres non taillées dans une matrice de mortier de tuileau, n’est
conservée que sur 0,70 m de hauteur. De la structure 15, étudiée
au diagnostic, ne subsiste plus, là aussi, qu’un lit de pierres calcaires non taillées bordé par un parement régulier qui reposait sur
un large lit de mortier hydraulique. Les deux autres piles (144 et
146) ont quasiment disparu. Seul est visible leur creusement de
récupération. Ces creusements mesurent respectivement 2,10 x
2,50 m et 2,70 x 2,50 m. Un lit de mortier de chaux est encore
en place dans la structure 146 (Us 197).
En considérant les dimensions de la pile 109, et les espacements donnés par les négatifs de récupération des autres maçonneries, on peut estimer une distance de 1,90 m entre les parties
basses des piédroits d’arches, soit une valeur presque identique à
leur largeur et un rythme proche d’un vide pour un plein.
Il est cependant possible que cette valeur de 1,90 m ne soit
pas constante, comme on le verra plus bas.
Enfin, sont associés à la construction de ces piles des
niveaux de travail qui sont caractérisés par des niveaux de mortier
de tuileau (Us 110, 112, annexe 1 : coupes 6a, b) qui comblent
une large cuvette (l. : 3,50 m), un espace de travail destiné à la
construction de l’aqueduc. Sur ces niveaux, une nouvelle séquence
de remblais est constituée des couches 130, 131, 111, 113, 119,
135, 137, annexe 1 : coupes 6a,b). Cette séquence est terminée
par un ultime niveau de travail (Us 127) uniquement constitué
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
Hypothèse 2b
de déchets de taille. Enfin, comblant l’espace entre l’aqueduc et la
voie, un remblai d’argile jaunâtre très caillouteux (Us 28) colmate
les pentes du vallon entre l’aqueduc et la voie jusqu’au niveau du
canal d’évacuation des eaux, transversal à la voie où ces remblais
sont bien évidemment absents, le creux du vallon n’ayant pas été
remblayé pour l’écoulement des eaux.
2.3.2. L’élévation des piles
Les données recueillies sur la pile subsistante suggèrent
l’emploi d’un petit appareil régulier de type opus vittatum pour
la maçonnerie de l’aqueduc. La présence quasi-exclusive de fragments de briques-claveaux dans les rares éléments architecturaux
retrouvés sur le site ne permet pas de privilégier l’hypothèse
d’arases de chaînage en briques rythmant régulièrement l’élévation
en petit appareil (opus mixtum), comme c’est le cas sur l’aqueduc
du Gier à Lyon (ESCHBACH, 2012, p. 139).
La découverte d’un bloc chanfreiné (n° 19, fig. 17) apporte
une information intéressante, même si sa place n’est pas assurée
dans la structure de l’édifice. Plusieurs solutions sont possibles :
- La présence d’un contrefort plat au niveau du sommier
de l’arc, comme sur l’aqueduc du Gier à Lyon (BURDY, 2002,
p. 105) : la largeur du bloc, identique à celle des deux claveaux en
connexion cités plus loin, ne permet cependant pas de privilégier
cette première solution, ses faces de joints n’étant soigneusement
dressées que sur la profondeur du chanfrein, indiquant non pas
un bloc d’angle, mais un bloc d’assise courante. De même, ce
contrefort n’est employé à Lyon (BURDY, 1996, p. 236) que dans
les secteurs où les arches sont plus grandes (4,6 à 6,15 m), et donc
les piles plus épaisses (7 à 9 pieds) ; à Mirebeau, le franchissement
entre piles n’excédant pas 2 m, il faudrait replacer ce bloc dans
le cadre d’un franchissement plus important, ce qui reste une
hypothèse difficilement justifiable (voir ci-après).
- L’emploi, sur l’élévation de la pile, de retraites successives avec glacis (fig. 17, hypothèse 1). Comme sur le pontaqueduc de Gorze à Metz (LEFEBVRE, 1997, p. 414), ces retraits
permettent une meilleure stabilité des piles dans le cadre d’une
160
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
0
22
23
grande hauteur d’ouvrage10. Ici, cette moulure pourrait constituer
la limite entre les deux épaulées d’élévation des piles, selon le
même principe que sur l’aqueduc du Gier11. Cependant, la hauteur est ici bien inférieure aux 26 m de Metz, et d’autres ouvrages
antiques n’ont pas recours à ces rétrécissements malgré des hauteurs de piles respectables, comme à Meyrargues.
- Si l’on retourne ce bloc, une nouvelle hypothèse peut
être proposée : il appartiendrait à une imposte située à la naissance de l’arc (fig. 17, hypothèse 2a). Cette imposte, qui permet
à la fois de souligner le changement de registre architectural et
de supporter les cintres de construction des arches, se retrouve
sur un certain nombre d’édifices de ce type (Metz, Meyrargues,
Fontvieille). Cette hypothèse permettrait de justifier la présence
du bandeau de 2 cm au sommet du chanfrein, ainsi que la ligne
incisée sur le lit d’attente du bloc, en décalage de 3 à 4 cm par
rapport à l’arête inférieure du chanfrein. Cependant, en observant
l’imposte de Meyrargues, le bloc peut tout aussi bien être placé au
même emplacement, mais à l’envers (fig. 17, hypothèse 2b).
2.3.3. Un grand appareil employé ponctuellement ?
Trois blocs de grand appareil ont été retrouvés dans l’emprise
de la fouille (fig. 18). Si deux d’entre eux (nos 22 et 23) gisaient
à bonne distance du tracé de l’aqueduc, le troisième (n° 24) était
planté à la verticale à l’entrée du canal maçonné d’évacuation des
eaux du vallon. Ce dernier bloc portait sur son lit de pose une
cavité de pince à roder, ce qui permet d’identifier son orientation
(l. bloc : 78 cm ; H. cons. : 77 cm ; prof. : 43 cm). Le creusement
d’une large et profonde structure liée à la production de chaux
n’ayant rien laissé des fondations de piles dans ce secteur, il n’est
pas possible d’être assuré de l’appartenance de ce bloc (et des deux
autres) à l’aqueduc, et encore moins de proposer, avec trois éléments épars, une localisation précise dans l’édifice12. Cependant,
10. D’autres techniques de renforcement peuvent d’ailleurs être employées,
comme pour l’aqueduc de Luynes, où les piles sont traitées comme des
triangles verticaux à angle aigu, ou à Fréjus dont les piles sont munies de
contreforts latéraux (ADAM, 1989, p. 264).
11. Sur l’aqueduc lyonnais en revanche, les épaulées sont séparées par des
arases de briques (ESCHBACH, 2012, p. 139).
12. Sans entrer dans le détail, on pourrait cependant, au regard des
dimensions des blocs subsistants, envisager au moins une assise de 0,80 m
50 cm
Fig. 18. Blocs de grand appareil en calcaire
(dessin C. Gaston).
la présence à ce niveau de piles composées
dans leurs parties basses13 ou en fondation14
par une ou plusieurs assises d’opus quadratum pourrait se justifier par la nécessité de
mieux stabiliser l’ouvrage dans une zone de
24
concentration du ruissellement des eaux du
vallon15, avec peut-être une arche d’ouverture plus importante16 facilitant ainsi l’évacuation des eaux vers
le canal passant sous la voie.
2.3.4. La voûte de l’arche
Malgré le faible nombre de fragments architectoniques subsistant, vingt claveaux ont pu être identifiés (fig. 19), épais au
maximum de 8 cm. Ils sont fabriqués dans deux matériaux distincts : en terre cuite, avec six éléments d’un module de 26 à 27 x
39 cm et six éléments d’un demi-module de 12,5 à 13 x 40 cm ;
et en calcaire fin, avec huit éléments, débités à la scie, dont quatre
claveaux (H. : de 31 à 47 cm, prof. : de 30 à 38 cm) et deux demiclaveaux (hauteur de plus de 31 cm, prof. : 14 cm). Un élément
précieux pour la compréhension de l’ensemble a heureusement
été préservé : il s’agit de deux claveaux, l’un en pierre (n° 20) et
l’autre en terre cuite (n° 21), encore liés ensemble par un joint de
mortier de 2,5 cm d’épaisseur. On peut donc restituer avec vraisemblance une alternance « brique et pierre » dans la succession
des claveaux des arches, comme on peut l’observer encore par
exemple dans les aqueducs lyonnais (ESCHBACH, 2012, p. 134).
Il faut sans doute envisager, là encore comme à Lyon, des arcs
de tête appareillés encadrant un intrados en opus caementicium
sur coffrage, solution plus rapide et plus économe (ibid., p. 145).
Ces arcs de front formaient-ils un rouleau extradossé ? Si les claveaux en terre cuite sont bien standardisés dans leur hauteur de
parement (39 à 40 cm), il ne semble pas que cela soit le cas pour
les claveaux en calcaire (31 à 47 cm) comme le montre d’ailleurs
l’élément en connexion. À titre de comparaison, sur l’aqueduc de
de hauteur composée d’une dizaine de blocs.
13. Comme pour l’aqueduc (pile A30) d’Arles à Fontvieille (LEVEAU,
THERNOT, 2005, p. 101).
14. Comme pour l’aqueduc (pile B26) de Barbegal à Fontvieille (LEVEAU,
THERNOT, 2005, p. 101).
15. Au niveau d’un franchissement de vallon, le large mur en petit appareil
qui supporte le canal aérien de l’aqueduc d’Arcier à Chalèze, près de
Besançon (GASTON, 1999, p. 7), est percé d’une arche dont seuls les piédroits
sont constitués de blocs en grand appareil (deux assises de 0,60 m de hauteur
chacune).
16. Pour l’aqueduc du Gier à Lyon, les arches ont une ouverture variant
de 10 à 20 pieds tout au long du parcours (BURDY, 2002, p. 104) ; pour
l’aqueduc de Barbegal à Fontvieille, les portées varient de 2,40 m à 5,60 m
(LEVEAU, THERNOT, 2005, p. 100).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
1
2
13
12
3
161
15
4
14
5
CLAVEAUX
Terre-cuite
6
7
8
Calcaire
17
16
9
10
18
11
DEMI-CLAVEAUX
0
50 cm
0
50 cm
55 cm
68 cm
20
21
0
claveau en calcaire et claveau en terre-cuite
(éléments en connexion
25 cm
hypothèses de profondeur de
l’intrados des arcs de front
Fig. 19. Claveaux en terre cuite et en calcaire avec suggestions d’emplacement (dessin C. Gaston).
Fréjus, les claveaux en pierre font de 37 à 45 cm de longueur pour
10 à 16 cm de profondeur, et les claveaux en brique font 45 cm de
longueur, 31 cm de profondeur et 3,5 à 5 cm d’épaisseur (GEBARA,
MICHEL, 2002, p. 255).
La profondeur à l’intrados de ces arcs de front reste par ailleurs difficile à estimer : l’emploi de demi-claveaux, tant en pierre
qu’en terre-cuite, semble indiquer une épaisseur constituée de
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
plusieurs éléments, alternant les faces de joints. Si l’on considère
par comparaison l’aqueduc du Gier (ESCHBACH, 2012, p. 146),
dont la proportion est de trois fois deux pieds pour l’épaisseur
de l’arc (deux pieds pour la maçonnerie concrète et deux pieds
pour chacun des arcs de tête), l’hypothèse d’une épaisseur proche
de 68 cm (soit deux claveaux et demi) pour chaque arc de tête
à Mirebeau est possible, l’épaisseur de l’arche à ce niveau étant
162
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
2m
4,50 m ?
2m
0
Fig. 20. Hypothèse de reconstitution de l’élévation du pont-canal (dessin C. Gaston).
estimée à au moins 180 cm17. Cependant, une autre hypothèse,
ne donnant à l’épaisseur du rouleau que deux claveaux (55 cm),
justifierait tout aussi bien la présence de demi-claveaux18.
L’estimation du diamètre de l’arche ne peut être donnée que
par l’écartement supposé des piles, déjà évoqué plus haut (1,90 m
au minimum, peut-être un peu plus si l’on retient l’hypothèse de
retraits dans l’élévation des piles) : en effet, le calcul à partir de
l’angle mesuré sur les claveaux donne des résultats trop imprécis et
irréalistes. Ainsi, les valeurs des diamètres obtenus sur les claveaux
isolés varient de 1,20 à 1,50 m, alors que sur les deux éléments
encore en connexion, cette valeur est d’environ 2 m pour le claveau n° 21, et de près de 4 m pour le claveau n° 20.
2.3.5. La hauteur de l’aqueduc (fig. 20)
Les plus gros « consommateurs » d’eau étant les thermes, il
faut essayer de situer ces établissements dans le camp légionnaire
et d’en estimer l’altitude. Deux établissements thermaux ont été
repérés à Mirebeau : les thermes intérieurs, situés le long de la via
praetoria, identifiés uniquement par photo aérienne (GOGUEY,
REDDÉ, 1995, pl. 1 ; REDDÉ, 2010, p. 26), et les thermes exté-
17. Largeur proche de celle (1,86 m) observée au niveau du canal de
l’aqueduc du Gier (ESCHBACH, 2012, p. 50).
18. Les arcs de tête font entre 56 et 62 cm sur l’aqueduc du Gier (ESCHBACH,
2012, p. 46).
rieurs. Ces derniers, situés à environ 600 m à vol d’oiseau du site,
se développent à une altitude comprise entre 197 et 200 m NGF.
Pour les thermes intérieurs au camp, situés à 300 m au nord des
thermes extérieurs, et d’une altitude plus élevée, c’est la déduction
à partir des niveaux hauts et bas de la via praetoria qui permettrait
d’en proposer une estimation. L’altitude de la chaussée au niveau
de la porta decumana étant de près de 211 m NGF et le dénivelé
du nord au sud de 7 m (GOGUEY, REDDÉ, 1995, p. 22), la position
de l’édifice sur cet axe permet de proposer une altitude comprise
entre 205 et 207 m NGF. Dans une telle hypothèse, avec un aqueduc en passage souterrain sur une certaine distance, si l’on retient
cette valeur maximale de 207 m pour le fil d’eau, et en considérant
l’arase de soubassement de la pile de La Combotte à 203 m NGF,
en proposant par ailleurs une pente moyenne de 1 m / km pour le
canal19, la hauteur sous arche au passage du vallon de La Combotte
avoisinerait au minimum les 4,50 m, pour une hauteur totale de
près 8 m (fig. 8)20.
19. Valeur mise en évidence par exemple sur l’aqueduc de Metz (ADAM,
1989, p. 266), ou proche de celle (0,90 m par km) de l’aqueduc du Gier
(BURDY, 1996, p. 284). Cependant, les pentes moyennes du fil d’eau sont
très variables d’un aqueduc à l’autre : par exemple de 0,25 m / km à Nimes,
1 m / km à Metz, 1,46 m / km à Lyon-Gier,1,65 m / km à Lutèce… (ADAM,
1989, p. 266).
20. Ce qu’il faut en effet considérer comme une valeur basse, la restitution
du pont-canal de l’aqueduc de Vindonissa (Windisch, Suisse), de proportions
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L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
163
2.4. UNE PRODUCTION DE CHAUX (ÉTAT 3)
Des indices d’une production de chaux ont été observés sur
environ 80 m2, dans la partie basse du vallon (zone B), là où les
vestiges de l’aqueduc étaient étonnement absents (fig. 4). Cette
activité est prouvée par des déchets de débitage de blocs calcaires
(Us 95), par une couche de chaux pure (Us 151) et par des rejets
de matériaux de construction et d’utilisation d’un four à chaux
(Us 175, 209, 169, 150, 126a et b) situé très probablement en
périphérie de cette zone de déchets, mais hors de l’emprise de
fouille (annexe 1 : coupes 7, 8 et 13).
Le début de cette séquence est illustré par la destruction partielle du canal maçonné d’évacuation des eaux du vallon. Son
entrée en partie comblée d’une couche très caillouteuse (Us 95)
sert, dans cet état, d’espace de débitage d’éléments architecturaux
récupérés d’un édifice monumental. Un bloc de grand appareil,
planté à la verticale, est en cours de débitage, comme l’indique
l’amputation d’un de ses angles (fig. 21) retrouvé en aval du canal
dans une couche de blocs calcaires débités et de quelques fragments de briques (Us 218).
Le versant nord de la combe a été creusé (Us 217, annexe
coupe 13). L’excavation est comblée par une épaisse couche d’argile rubéfiée contenant quelques pierres brutes de module moyen
(Us 169) et des blocs de calcaire (40 cm). Cette couche observée sur 36 m2 tapisse ensuite le creux du vallon pour disparaître
progressivement sur les pentes de l’autre versant et ce jusqu’au
lambeau de maçonnerie de la pile 148 de l’aqueduc (fig. 4 et 5d,
annexe : coupe 7). Ce type de couche est souvent observé dans le
comblement des fours à chaux, ou étalé à proximité immédiate.
Elle est interprétée comme les résidus du manteau d’argile du four
(MELOCHE, 2009). Des lentilles d’argile rubéfiée (Us 175 et 209)
ont été également observées sur l’arase de destruction des murs
de l’entrée de la canalisation des eaux du vallon et sur le versant
nord de la combe (annexe 1 : coupes 8 et 13).
À l’ouest de cet épandage d’argile rubéfiée, un amas de chaux
pure mêlée à du charbon et incluant du métal blanc fondu et
une plaque de bronze déformée (Us 150), forme, sur 12 m2, un
bourrelet de 0,40 m d’épaisseur (fig. 4 et 5d). En contrebas de
ce dernier, un épandage de chaux pure vierge de toute impureté
est observé sur 25 m2, vestige probable d’une aire de stockage
(Us 151) de la chaux grasse après extinction.
L’ensemble de ces couches est scellé par deux niveaux contenant des concentrations de nodules de chaux pure pris dans une
matrice d’argile brune (126 a et b), la couche supérieure étant la
moins concentrée en chaux (annexe 1 : coupe 7). Au contact entre
les couches 95 et 126, outre des tuiles, des objets métalliques ont
été découverts : un rameau décoratif en alliage cuivreux et du
mobilier de construction en métal blanc (une tige d’assemblage,
cinq scellements, un probable crampon et des fragments indéterminés fondus).
Dans la zone A, à l’extrémité ouest du site, il a été enfin
observé une couche de résidu décanté d’un lait de chaux (Us 44)
comblant une vaste cuvette difficilement comparable aux fosses
de transformation habituelles (ADAM, 1989, p. 175) (fig. 4 et 5d).
La présence ponctuelle de débris de l’aqueduc (briques, dalle de
calcaire fin) dans cette couche est difficilement envisageable dans
un espace de transformation. Il semblerait qu’il faille envisager
aussi cette zone comme une aire de stockage restée un temps à
l’air libre, des intempéries provoquant l’extinction de la chaux
identiques, proposant pour cet ouvrage une hauteur totale atteignant 9 m
(FLÜCK, 2012, p. 198).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
Fig. 21. Bloc d’architecture dans le canal d’évacuation (S. Morel).
de façon intempestive et inopinée. Les éléments de destruction
auraient ensuite pu s’enfoncer dans cette couche encore meuble.
La succession en plan des couches 218, 169, 150, 151 (fig. 4
et 5d) semble bien indiquer différentes aires d’activités liées à la
production de chaux :
- stockage de la matière débitée ;
- étalage du démontage du four ;
- rejet de la chaux « souillée » ;
- stockage de la chaux « propre ».
Ce secteur peut être donc considéré comme l’aire de service
jouxtant le four à chaux. En effet, l’insertion des fours à chaux
antiques dans le relief d’un vallon est bien connue, comme par
exemple à Boncourt au lieu-dit Grands’ Combes, dans le Jura suisse
(OTHENIN-GIRARD, 2007, p. 239-244).
Le principal intérêt de ces déchets était leur datation relative
et/ou absolue. En effet, il était nécessaire de savoir si le four avait
fonctionné pendant la construction, ou au contraire lors de la
destruction de l’aqueduc.
D’après l’analyse des relations stratigraphiques, les résidus de
cette activité interviennent après la destruction partielle du mur
du canal de drainage. La présence d’un bloc en grand appareil
en cours de débitage et celle de plomb fondu dans les rejets de
chaux pollués, indiquent indéniablement que la matière première
provenait d’un ensemble architectural monumental. L’absence de
vestiges de l’aqueduc dans cette zone peut donc être justifiée par
une récupération de l’édifice pour alimenter le four à chaux en
matière première. Ceci est confirmé par la rareté des blocs architecturaux découverts sur l’ensemble de la combe.
Une datation au radiocarbone a été effectuée sur la couche
charbonneuse 150. La fourchette chronologique la plus large est
de 39 BC à 124 AD avec la plus forte probabilité (88,8 %) entre
39 et 90 AD. L’aqueduc aurait donc pu être démantelé juste après
l’abandon du camp de la VIIIe légion, vers 90 ap. J.-C.
2.5. L’ABANDON DU SITE ET LE COLMATAGE FINAL
DU VALLON (ÉTATS 4 ET 5)
Les remblais d’abandon qui scellent les niveaux de destruction de l’aqueduc, de la voie et du four à chaux varient dans leur
constitution selon leur position sur le site. Ce changement est
en parfaite adéquation avec les matériaux constituant les structures démantelées dans la phase précédente. Ainsi, les niveaux
164
d’abandon dans le secteur de l’aqueduc sont caractérisés par
un sédiment limoneux dans lequel une très grande quantité de
nodules de chaux et de mortier de tuileau était visible (annexe 1 :
coupe 1, Us 68, 72 ; coupe 6, Us 114, 115). Dans cette matrice, la
présence de matériaux de construction (fragments de canalisation
en terre cuite, quelques claveaux en brique ou en calcaire fin) est
nettement plus dense aux abords des piles (Us 114, 147) ou dans
le comblement des fosses de récupération de ces dernières (Us 144
et 146). Dans le secteur du four à chaux et de la voie, le niveau
d’abandon est caractérisé essentiellement par des limons argileux
brun beige et des pierres calcaires de module moyen (annexe 1 :
coupe 8, Us 95’ ; coupe 7, Us 123 ; coupe 9, Us 206 ; coupe 14,
Us 180).
Nous restons très vigilants quant à un éventuel synchronisme
de ces couches, la voie ayant pu fonctionner après le démantèlement de l’aqueduc. Toutefois, si la voie a pu être encore utilisée
après le démantèlement de l’aqueduc, son canal d’évacuation d’eau
ne fonctionnait plus, puisque l’entrée était en partie obstruée par
les déchets du four à chaux.
Tout comme la stratigraphie, la datation du mobilier découvert dans ces couches ne permet pas d’individualiser les deux
périodes d’abandon, celle de l’aqueduc et celle de la voie. Une
vingtaine de fragments de céramique correspondant à neuf NMI
proviennent de certaines de ces couches (Us 40, 95, 103, 129,
147), dont une jatte du Chalonnais et un pot en céramique commune sombre coquillée à lèvre verticale rainurée caractéristique
des faciès de la fin du Ier ou du début du IIe siècle à Mirebeau (infra
3.1.1.2). Dans la couche 147, il faut aussi noter la présence d’une
tuile estampillée de la VIIIe légion. Des éléments liés au domaine
militaire ont été aussi découverts dans l’Us 40 (infra 3.2.) : une
fibule de type Riha 7.7 représentant deux aigles et une charnière
de cuirasse segmentée en usage au cours du Ier siècle de notre
ère. De cette couche provient également une cale en métal blanc.
Enfin un recouvrement important des vestiges (1 m d’épaisseur par endroit) est consécutif au colluvionnement progressif et
abondant issu des versants, jusqu’au colmatage actuel du vallon
(annexe 1 : coupe 4, Us 47 et 166 ; coupe 1, Us 65 et 66 ; coupe
3, Us 88, 166). Il est le témoin d’une déstabilisation sédimentaire
importante du paysage après la période romaine (état 5). Un jeton
de Nuremberg daté entre le XVIe et le XVIIe siècle, découvert dans
un de ces niveaux (Us 122), nous permet de préciser la datation
du colmatage final. Au cours de cet ultime état, les murs de soutènement de la voie font encore l’objet de récupération (annexe
1 : coupe 4, Us 83, 58, 167), ce qui laisse penser que ces vestiges
étaient encore en partie visibles dans le paysage.
3. ÉTUDE DU MOBILIER
3.1. LE MOBILIER CÉRAMIQUE
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
le champ des problématiques. Ce dernier se restreint à poser la
question de la chronologie de la voie et de la confronter aux données connues pour le camp de la VIIIe légion.
L’étude des matériaux de terre cuite architecturale, en revanche, permet de compléter celle du mobilier céramique. En effet,
certains éléments comme les tuiles estampillées confortent et
précisent la proposition chronologique, posant la question d’une
construction synchrone avec celle du camp de la VIIIe légion. Ce
matériau participe en outre, à la fois à l’appréhension de l’architecture du camp et à la réflexion sur l’économie qui accompagne
l’implantation des militaires à Mirebeau-sur-Bèze.
3.1.1. Le mobilier céramique (S. M.-V.)
L’argumentation chronologique est fondée essentiellement
sur le mobilier régional, faute de marqueurs typiques. Les horizons
de référence ont été définis à l’issue de la fouille de La Fenotte
(MOUTON-VENAULT, 2005), dont les données sont reprises de
manière synthétique dans un article traitant des vaisseliers dans
l’est de la Gaule (JOLY, MOUTON-VENAULT, 2010) visant à caractériser les groupes de production et leur apparition pour le secteur.
Enfin, l’étude du mobilier du camp (JOLY, 1995 ; PFERDEHIRT,
1995) vient compléter ce panorama et permet une comparaison
avec les données issues de La Combotte.
Le mobilier provient pour près de la moitié des niveaux
d’occupation antérieurs à la voie, correspondant à sa phase de
mise en œuvre. Il permet de raisonner sur la période de construction de la voie et sur celle de son abandon (fig. 22). L’ensemble est
circonscrit dans une fourchette concise, limitée à un demi-siècle.
Les marqueurs permettent de déterminer un terminus post quem
à la construction de la voie et à son abandon.
États
État 1 - antérieur à la
construction de la voie
État 2a - construction
État 2b - aménagement
de la voie
État 3 - récupération
du four à chaux
Abandon/ Destruction
Hors stratigraphie
Total
US
75, 81, 93,
172
41
42, 98, 104,
190
126
40, 95, 103,
122, 129, 147
NR
NMI
% NR
% NMI
116
20
72 %
41 %
8
6
5%
13 %
10
7
6%
15 %
Matériaux de construction
20
9
13 %
19 %
7
162
6
49
4%
12 %
100 % 100 %
Fig. 22. Tableau récapitulatif du mobilier céramique, par états.
(S. M.-V., AVEC LA CONTR. DE F. D.)
3.1.1.1. La période de construction de la voie
et de l’aqueduc (S. M.-V.)
La nature même de l’occupation – un vaste chantier de
construction et une zone de passage – se reflète dans l’échantillon céramique : la quantité de vases perdus, faible au regard des
ensembles issus de contextes domestiques21, leur position secondaire, au sein de remblais… sont autant d’éléments qui limitent
La phase de préparation du chantier est caractérisée par des
niveaux de travail, antérieurs à la voie proprement dite, qui livrent
une vingtaine de fragments. Concentrés pour l’essentiel au sein de
l’Us 9322, ils nous renseignent sur la période au cours de laquelle
la construction débute.
21. Le mobilier céramique ne totalise que 162 NR, permettant un calcul de
49 NMIp. Le calcul du NMI s’effectue sur les bords et la pondération, sur les
éléments de formes caractéristiques et, le cas échéant, sur les catégories non
comptabilisées, selon le protocole de quantification des céramiques (ARCELIN,
TUFFREAU-LIBRE, 1998). Le mobilier, extrêmement fragmenté, ne permet
pas de restituer de profils. L’intégralité des éléments de forme exploitable est
dessinée. L’ensemble ne représente qu’une dizaine de vases.
22. De manière plus anecdotique, quelques fragments sont présents dans les
Us 75, 81, et 172.
ET LA TERRE CUITE ARCHITECTURALE
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
165
Fig. 23. Le mobilier des niveaux de préparation de la voie. 1. Fond
d’assiette en sigillée du Sud Gaule (Drag. 15) avec grafito [93] ;
2. jatte en commune sombre (pâte mi-ine grise. Lg. Gpe 4) [75].
Échelle au 1/3 (minutes et mises au net : S. Mouton-Venault).
Fig. 24. Le mobilier des niveaux de construction de la voie. 1. Pot
en commune sombre [41] ; 2. Anse pseudo-biide d’amphore [42].
Échelle au 1/3 (minutes et mises au net : S. Mouton-Venault).
Éch.1:1
1
2
0
10 cm
Le groupe à pâte grise sableuse23 domine le mobilier. Il s’illustre au travers d’un répertoire qui caractérise les années 40/70
ap. J.-C. (MOUTON-VENAULT, 2005 ; JOLY, MOUTON-VENAULT,
2010, nos 12-16, p. 319). Ici, la forme la plus exemplaire de cette
période est la jatte à lèvre triangulaire débordante (fig. 23, n° 2).
Cet horizon est complété par un fond d’assiette de type Drag. 15,
gravé d’un graffito (fig. 23, n° 1).
L’Us 93 a par ailleurs livré des fragments d’une lampe partiellement écrasée en place : il s’agit d’un individu altéré, incomplet,
dont le dessin est rendu impossible par le mauvais état de conservation (perte d’engobe, délitement des parois…). Sa pâte beige
jaunâtre est friable. Sa surface présente des traces d’un engobe
rouge brun, mal conservé et peu adhérent. Il s’agit d’une lampe
de type Loeschke I (Bailey A III) à volutes. Le médaillon central
détouré de trois sillons figure un décor très usé et difficile à lire.
Il s’agit probablement d’un coq dont on perçoit partiellement
le plumage et une patte. Le motif est proche de celui présenté
dans la typologie du MAN sous le n° GA 22 (BÉMONT, CHEW
dir., 2007, p. 234 et fig. p. 458). Ce motif est attesté sur le type
Loeschke L IB, particulièrement en Germanie. Le type est daté
des années 20 ap. J.-C. à la période flavienne24.
Les premiers niveaux de construction de la voie25 livrent
une très faible quantité de mobilier, caractérisé principalement,
en l’absence d’éléments de forme, par le groupe des communes
sombres à pâte sableuse et aspect dit « coquillé ». Ce dernier se
déploie plus particulièrement à la période flavienne26. C’est à ce
groupe qu’appartient le pot (fig. 24, n° 1), qui constitue, avec un
23. Ce groupe, dont la surface est soit laissée brute, soit fumigée, correspond
au groupe défini comme le groupe Lg. Gpe 4 (JOLY, MOUTON-VENAULT,
2010, p. 320 et fig. 27, nos 9 et 12-16).
24. Ce type correspond au type Bailey 1980, Q825, présent dans les
collections du British Museum, daté entre 50 et 80 ap. J.-C. (information de
Claude Malagoli, que je remercie).
25. Ces niveaux de construction se partagent entre un premier état - Us [41]
- et un réaménagement, Us 42, 98, 104, 190.
26. Il correspond au groupe Lg gpe 3 (JOLY, MOUTON-VENAULT, 2010,
p. 320 et fig. 27, nos 18 à 25) défini notamment à partir de l’horizon 5 de
la fouille de La Fenotte (VENAULT, MOUTON, 2005). Son aspect extérieur,
constellé de petits grains de quartz, et son répertoire, proche des productions
de Langres, ont participé à l’appellation erronée de pâte dite « coquillée ». À la
période flavienne, le répertoire s’enrichit de nouvelles formes.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
1
0
10 cm
2
fragment de Drag. 15b et un autre, d’anse pseudo-bifide (fig. 24,
n° 2), les quelques rares éléments de formes de cet état.
Ainsi, bien que ténus, l’ensemble des éléments associés à la
préparation et aux premiers niveaux de constructions se caractérise par la présence d’éléments antérieurs ou contemporains à la
période flavienne.
3.1.1.2. La démolition et l’abandon (S. M.-V.)
Le dernier état marque l’abandon et la destruction de la
voie et des ses abords27. Parmi les formes reconnaissables, la jatte
(fig. 25, n° 1) correspond aux productions en pâte sableuse orangée du Chalonnais. Le pot (fig. 25, n° 2) en commune sombre
sableuse (Lg Gpe 3), à lèvre verticale et rainurée, appartient au
groupe qui n’apparaît qu’à partir de la période flavienne. Le type
est encore présent dans un horizon daté de la fin du Ier-début du
IIe siècle sur le site de La Fenotte (MOUTON-VENAULT, 2005).
La jatte (fig. 25, n° 1) et le mortier (fig. 25, n° 5) correspondent à des récipients identifiés sur le camp (respectivement
nos 87 et 89 in JOLY 1995, p. 170). La période d’abandon et de
destruction est peu documentée mais semble s’inscrire dans une
chronologie assez restreinte. L’horizon contemporain, défini
pour le site de La Fenotte, est caractérisé par la réutilisation de
blocs architecturaux issus du rempart de la forteresse militaire
(VENAULT, MOUTON 2005 ; BARRAL et alii, 2008) et des tuiles
estampillées. Il marque donc une période où le camp, s’il n’est
pas déserté, n’a plus de fonction officielle. En effet, le mobilier
découvert sur le camp s’inscrit dans une chronologie plus large,
englobant le milieu du IIe siècle28 et attestant le postulat que des
populations civiles investissent les lieux, sans entretien particulier.
En revanche, l’aqueduc et la voie semblent ruinés à cette période.
À ce titre, le mobilier architectural témoigne lui aussi de la durée
de fonctionnement de la voie et de l’aqueduc.
27. Us 40, 95, 103, 122, 129, 147.
28. Pour certains éléments, à l’image des jattes à lèvre à double inflexion
(GOGUEY, REDDÉ, 1995, fig. 44 nos 49 et 50), qui apparaissent à la période
flavienne.
166
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
Fig. 25. Le mobilier des niveaux
d’abandon et de destruction.
1. Jatte en commune claire [95] ;
2. pot en commune sombre
coquillée Lg. Gpe 3 [147] ;
3. pot en commune claire
[129] ; 4. mortier [39 -Hors
stratigraphie]. Échelle au 1/3
(minutes et mises au net :
S. Mouton-Venault).
2
1
3
4
0
État
État 1
État 2b
État 3 - récupération four à chaux
Abandon/destruction
Hors stratigraphie
Total
US
93
190
126
40, 147
NR
9
5
5
11
9
39
Poids
4500
60
4715
7800
1710
18785
% NR
23 %
13 %
13 %
28 %
23 %
% poids
24 %
< 0,5 %
25 %
41,5 %
9%
100 %
10 cm
remarques
Dont une tegula estampillée. Raté de cuisson
Petits fragments
[ LEG…IIIAVG ], tuyaux, carreaux
Fig. 26. Tableau récapitulatif du mobilier en terre cuite architecturale, par états.
3.1.2. La terre cuite architecturale (S. M.-V.)
Sur les trente-neuf fragments de matériaux de construction
en terre cuite, les deux tiers proviennent des phases de récupération ou de démolition (y compris les éléments hors stratigraphie)
(fig. 26). Plusieurs matériaux sont présents : des tegulae et imbrices,
des briques, des éléments de tuyau, probablement issus d’un aqueduc, ainsi que deux tuiles estampillées.
La phase de récupération du four à chaux (Us 126) livre
uniquement des tuiles.
3.1.2.1. Les tuiles estampillées de la VIIIe légion
(S. M.-V.)
La première tuile est issue des niveaux de préparation de la
voie (Us 93)29. Bien qu’incomplète, elle est partiellement restituable et semble avoir été écrasée en place si l’on en juge par les
cassures anciennes. Elle présente une marque illisible, car très usée,
au sein d’un cartouche (fig. 27, n° 1).
La seconde tuile est incomplète (fig. 27, n° 2). Elle est issue
des niveaux d’abandon (Us 147). Elle porte une estampille incluse
dans un cartouche, ainsi qu’une marque réalisée au doigt.
La description de l’estampille :
- le timbre est appliqué dans un cartouche d’une longueur
de 11,2 cm et d’une hauteur de 3,2 cm ; il est encadré par une
tabula ansata peu lisible, d’une longueur de 9 cm et d’une hauteur
de 2,6 cm ;
29. L’Us 190 ne livre qu’une poignée de petits tessons roulés contrairement
aux autres Us qui livrent des éléments conséquents. Afin d’illustrer cette
remarque, nous avons choisi de signaler les poids respectifs dans le tableau
récapitulatif fig. 26.
- la lecture directe de l’estampille : [ LEG (…) IIIAVG ]
(fig. 27, n° 2) ;
- le ductus est soigné et régulier : les lettres sont étroites et
l’espace entre [LEG…] et […IIIAVG] est assez important pour
que la probable présence de l’interponction [.] ne suffise pas à le
combler.
Les marques de tâcheron :
Les deux tuiles présentent des marques réalisées au doigt
dessinant deux cercles concentriques (fig. 27, nos 3 et 4), correspondant au type IV-2 (GOGUEY, REDDÉ, 1995, p. 229). Ces
marques pourraient évoquer les marques de tâcheron, mais rappellent aussi celles, plus rares, présentes parfois en décor, sur toute
la surface, à l’instar de celles découvertes à Strasbourg, 4 rue Brûlée
(SCHNITZLER, KUHNLE, 2010, n° 10b p. 78).
Comparaison avec les tuiles du camp de la VIIIe légion :
Le module est compatible avec celui attesté sur le camp
(fig. 28, n° 1), dont les dimensions sont les suivantes : une épaisseur de 6 cm, rebord inclus, une longueur de 53,5 cm et une
largeur de 40 cm (BÉRARD et alii, 1995, p. 191).
Le ductus, par son soin, rappelle celui des tuiles estampillées
du camp. Les lettres sont étroites contrairement à la majorité de
celles observées sur le camp (ibid., p. 191).
La lecture directe de l’estampille [ LEG…IIIAVG ] correspond à la série A estampillée LEG VIII AVG (ibid., p. 191). La
hauteur des lettres (1,7 cm) évoque les éléments datables de la
fin Ier-début IIe siècle (SCHNITZLER, KUHNLE, 2010, p. 79) et correspond aux modules découverts sur le camp de la VIIIe légion
de Mirebeau (BÉRARD et alii, 1995, p. 191), oscillant entre 1,2
et 2,2 cm.
L’attribution précise de l’estampille à la typologie publiée
(ibid., p. 228) est sujette à caution : en effet, une partie des critères
discriminants (présence d’interponctions entre le G et le V ou
entre le III et le A ou dans le G ; présence d’une ligature sur VIII ;
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L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
167
1
3
2
0
4
2 cm
0
Fig. 27. Les tuiles estampillées de la VIIIe légion. 1. Estampille partielle sur tuile surcuite – niveau de préparation de la voie [93] ;
2. estampille [LEG (…) AVG ] – niveau de démolition [147]. Les marques de tâcherons : 3. sur bessalis ; 4. sur tuile estampillée.
Échelle 1/2 (photos, minutes et mises au net : S. Mouton-Venault).
1
2
40 cm
53.5 cm
0
10 cm
0
5 cm
6 cm
2.5 cm
Représentation schématique du module des tuiles découvertes
sur le camp de Mirebeau-sur-Bèze. Éch. 1/6e.
0
0
2 cm
10 cm
Fig. 28. La tuile estampillée [LEG (…) AVG ] . 1. Comparaison de son module avec celui des tuiles issues du camp ;
2. vue de l’aspect surcuit de la tuile. Échelle 1/6 (photos, minutes et mises au net : S. Mouton-Venault).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
1 cm
168
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
5
A 4
7
A. B et C. Tuyaux
1 : Épaisseur mâle : 1.9 cm
2 : Diamètre mâle : 24 cm (B), 26 cm (C)
3 : Longueur mâle : 4.6 cm
4 : Épaisseur femelle : 1.6 cm
5 : Diamètre femelle : 26 cm
6 : Épaisseur tuyau : 2.5 cm
7 : Diamètre tuyau : 20 cm
D
2
1
3
4
6
D’
B
3
1
D. Carreau (bessale)
Poids : 2880 g
Format : 1 : 20 cm. 2 : 20.5 cm
3 : Épaisseur max 4.6 cm
4 : Épaisseur min. 3.9 cm
1
2
4
2
D’. Carreau (bessale ?)
Format : 1 : 20 cm. 2 : 20.5 cm
3 : Épaisseur max 5.2 cm
4 : Épaisseur min. 4.3 cm
C
3
Échelle : au 1/6e
2
0
10 cm
Fig. 29. Les matériaux de construction : tuyaux (A, B et C) et bessales (D) : vues de face et coupe, dimensions.
Échelle 1/6 (photos, minutes et mises au net : S. Mouton-Venault).
position ou épaisseur de la tabula ansata…) est effacée par l’usure.
Parmi les types possibles, se distinguent le type A2 (ibid., p. 207),
caractérisé par un ductus similaire et le type A17, au regard de
l’empattement du III et du A (ibid., p. 209).
Un raté de cuisson…
Une des tuiles estampillées, retrouvée écrasée en place, dans
le niveau de préparation de la voie, présente les signes incontestables d’un raté de cuisson : la couleur de la tuile, tirant sur le
violacé, témoigne d’une température de cuisson excessive, attestée
par l’observation macroscopique de la pâte (fig. 31c, infra). Les
lignes de rupture, sinueuses (fig. 28, n° 2), sont caractéristiques des
cassures effectuées sur des pâtes, qui exposées à une forte chaleur,
se brisent selon des points de fragilité. Enfin, le dernier stigmate
d’une surcuisson se constate à la déformation de la tuile, qui,
gondolée par la chaleur, est rendue impropre à son utilisation
sur une toiture.
3.1.2.2. Les autres matériaux de construction :
un témoignage du démantèlement des équipements
du camp de la VIIIe légion (S. M.-V.)
Des tuyaux
Plusieurs éléments évoquent des fragments de conduite
(fig. 29). Ces tubulures sont caractérisées par un diamètre mâle
moyen qui oscille entre 24 cm et 26 cm, et un diamètre femelle
de 26 cm. Il s’agit d’un module assez conséquent, attendu plutôt pour des conduites d’évacuation. L’hypothèse que ces tuyaux
puissent constituer des éléments d’une conduite secondaire
de l’aqueduc paraît démentie par leur diamètre conséquent
(HARFOUCHE et alii, 2005, p. 126). Ces éléments, à l’instar d’une
des tuiles estampillées ou des carreaux, ont été retrouvés dans les
couches d’abandon de la voie et proviennent plus probablement
du camp. En effet, la fouille de ce dernier a révélé, en bordure
des Principia, le négatif d’une canalisation d’évacuation d’eau de
taille importante (GOGUEY, REDDÉ, 1995, p. 95). La présence de
thermes pourrait toutefois impliquer une adduction d’eau, nécessitant un débit important.
Les carreaux
En revanche, c’est très certainement des thermes que proviennent les carreaux découverts eux aussi dans les niveaux de
démolition de la voie. Leurs proportions (fig. 29) - 20 cm de largeur par 20,5 cm de longueur, une épaisseur oscillant entre 3,9 à
4,6 cm et un poids de 2,880 kg - rappellent celles moyennes observées pour ce type de matériau, appelé bessales (BONTROND, 2013,
p. 300). Ce module s’apparente à celui des bessales découvertes
en réemploi sur les thermes du camp (GOGUEY, REDDÉ, 1995,
p. 314 et pl. 48, 1.2), soit 20,5 cm de côté et 4,9 cm d’épaisseur.
3.1.2.3. Examen pétrographique des pâtes des tuiles
estampillées de la VIII e légion (F. D.)
La mise en place d’une méthodologie d’étude pétrographique
des matériaux de construction en terre cuite (DELENCRE, GARCIA,
2012), utilisée et éprouvée sur l’oppidum de Bibracte, permet
aujourd’hui de repréciser les descriptions macroscopiques des
pâtes des tuiles estampillées par la VIIIe légion à Mirebeau. Un
premier examen pétrographique de ces éléments avait été effectué
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
169
Microscope, lumière polarisée
Surface
0
0.5 cm
Type de pâte Mir 1 :
- matrice : couleur orange
- matrice plutôt homogène
- éléments assez bien triés avec
granulométrie fine dominante
- grains émoussés à arrondis
- proportion dans la pâte supérieure
ou égale à 30 %
- quartz ; feldspaths ; oxydes ferriques ;
calcaire ; muscovite
500 µm
grossissement 3 fois
n° 1 : Observation microscopique d’une tuile estampillée de type Mir.1
Surface
0
0.5 cm
Type de pâte Mir 2 :
- matrice : couleur rose-orangé à orange
- matrice plutôt homogène
- éléments assez bien triés avec granulométrie
fine dominante
- grains arrondis
- proportion dans la pâte inférieure à 15 %
- quartz ; feldspaths ; oxydes ferriques ;
calcaire
grossissement 3 fois
n° 2 : Observation microscopique d’une tuile estampillée de type Mir.2
Fig. 30. Observation microscopique des tuiles estampillées. 1. Tuile de type Mir.1 ; 2. de type Mir. 2 (photos : Fl. Delencre).
à partir de lames minces (DELENCRE, GARCIA, 2011). La confrontation de l’ensemble de ces résultats permet ainsi de mettre en
évidence deux types de pâtes qui se différencient macro- et microscopiquement.
Le type de pâte Mir.1 (fig. 30.1) correspond à des matériaux
possédant une matrice plutôt homogène et de couleur orange.
Les éléments figurés sont assez bien triés avec une granulométrie
fine dominante allant du silt au sable grossier (0,004 à 2 mm),
avec de rares graviers (oxydes ferriques exclusivement). Ils sont
émoussés à arrondis et ont une proportion supérieure ou égale à
30 % dans la pâte. Leur nature variée est sous forme de quartz,
de feldspaths, d’oxydes ferriques rouges et noirs, des fragments de
calcaires transformés par la cuisson et de rares grains de muscovite
(parfois visibles à l’œil nu, ces derniers minéraux se caractérisent
plus facilement en microscopie).
Le type de pâte Mir.2 (fig. 30.2) concerne des tuiles dont
la couleur de la matrice varie du rose-orangé à l’orange. Cette
pâte est homogène et assez dense. Les éléments figurés sont bien
triés avec une granulométrie fine dominante ; la taille des grains
évolue du silt (très grande abondance) jusqu’à de rares graviers
(de 0,004 mm à 2 cm). Ils sont arrondis et ont une proportion
inférieure à 15 % dans la pâte. La nature de ces éléments est variée
et nous pouvons y reconnaître des grains de quartz, de feldspath,
des oxydes ferriques et des fragments de calcaires transformés par
la cuisson. Cette pâte est très similaire à la première et n’en diffère
finalement que par sa plus faible proportion de sables.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
Les deux tuiles estampillées mises au jour lors des fouilles
peuvent être comparées aux matériaux découverts sur et à proximité directe du camp militaire. Le raté de cuisson découvert dans
l’Us 93, bien que complètement brûlé et par conséquent difficile
à déterminer, semble s’intégrer au type de pâte Mir.1 défini précédemment (fig. 31 c). La tuile estampillée issue de l’Us 147 est
quant à elle plus proche de par ses caractéristiques du type de pâte
Mir.2 (fig. 31 b).
La question de la diversité des matériaux de construction
produits dans la tuilerie associée au camp militaire se pose avec
la découverte d’une pilette d’hypocauste dans l’Us 147. En effet,
celle-ci comporte l’empreinte d’une semelle cloutée sur sa surface
supérieure et se caractérise par le même type de pâte que la tuile
militaire trouvée dans la même US. Nous pouvons enfin remarquer que le tuyau issu de l’Us 126 possède un type de pâte tout à
fait atypique avec une proportion de sable nettement supérieure à
ce que nous observons pour les tuiles estampillées (fig. 39, infra).
La caractérisation des argiles et des sables utilisés dans la production des matériaux de couverture estampillés par la VIIIe légion
a permis de déterminer que les ressources géologiques exploitées
sont celles se trouvant à proximité du camp militaire et qu’elles
correspondent aux sables et argiles datés de l’Albien (DELENCRE,
GARCIA, 2011). La tuilerie légionnaire devait certainement se
trouver près de ces ressources qui nécessitent d’être faciles d’accès
et d’être extraites en grandes quantités pour répondre aux besoins
de la production (LE NY, 1988). L’apport majeur des tuiles
170
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
0
0,5 cm
a
0
0,5 cm
b
0
0,5 cm
c
grossissement 3 fois
Fig. 31. Vues macrospiques des pâtes. a. Tuyau. b. tuile estampillée. c. raté de cuisson de tuile estampillée (photos : S. Mouton-Venault).
estampillées découvertes sur le site de Mirebeau La Combotte est
de montrer que ces matériaux militaires (tuiles mais aussi pilettes),
qui ont été retrouvés dans un rayon de 60 km autour du camp,
ont tous été produits dans cette tuilerie. Ce point était déjà pressenti à partir de la typologie des estampilles (BÉRARD et alii,1995),
notamment par la découverte de certaines tuiles avec un texte
particulier (séries B et C) à plusieurs kilomètres de Mirebeau,
mais aussi à partir de l’analyse chimique des tuiles provenant de
Mirebeau (KRITSOTAKIS, 1995). L’étude pétrographique des pâtes,
à partir de matériaux découverts en dehors du camp, apporte ici
la preuve irréfutable que ce sont bien les matériaux qui voyagent
et son intérêt principal est de confirmer ce point avancé dans la
publication du camp (GOGUEY, REDDÉ, 1995).
3.1.3. Le camp de la VIIIe légion, à la lumière
de la fouille de La Combotte (S. M.-V.)
3.1.3.1. Les assemblages du camp
En l’absence de niveaux associés à la construction de la forteresse (GOGUEY, REDDÉ, 1995, p. 375), la chronologie du camp de
la VIIIe légion est discutée par M. Reddé selon un argumentaire
croisant les données littéraires et les datations issues du mobilier
numismatique et céramique, et plus précisément de la sigillée.
La proposition, centrée sur la période flavienne, fait consensus
quant à l’arrivée des militaires, dès les années 70 (ibid, p. 375 ;
SCHNITZLER, KUHNLE, 2010, p. 70) et repose notamment sur les
données épigraphiques, corrélées à l’absence de mobilier antérieur au règne de Néron (GOGUEY, REDDÉ, 1995, p. 374). Quant
au départ des militaires, l’hypothèse privilégiée, notamment par
les assemblages de sigillées (PFERDEHIRT, 1995, p. 123 ; BÉRARD
et alii, 1995, p. 199-200), s’est vue confirmée par les fouilles
récentes de Strasbourg (SCHNITZLER, KUHNLE, 2010, p. 24),
attestant l’arrivée de la VIIIe légion à la fin du règne de Domitien
(ibid., p. 37).
3.1.3.2. Un aménagement qui coïncide avec la présence
de la VIII e légion à Mirebeau ?
L’hypothèse d’une construction de la voie concomitante
à celle du camp est étayée par la découverte d’un raté de cuisson d’une tuile estampillée, dans une couche préparatoire à la
construction de la voie. Cette dernière permet de préciser la
chronologie déterminée par le mobilier céramique qui, à l’instar
du mobilier du camp, fournit un terminus post quem au règne de
Néron. À ce titre, la présence d’une lampe, datable au plus tard de
la période flavienne, confirme la proposition chronologique. La
lampe en terre cuite est un élément relativement rare en contexte
domestique : à titre d’exemple, le secteur dijonnais est caractérisé
par l’absence de lampe, à l’exception de celles découvertes sur le
camp (JOLY, 1995, p. 182, fig. 48, n° 130) et sur La Fenotte, deux
contextes liés à la présence de militaires.
Le mobilier découvert dans les Us de destruction de la voie
atteste la simultanéité des faits entre la démolition du camp et
l’abandon de la voie et de l’aqueduc. Ainsi, la découverte de probables fragments de conduite d’évacuation des eaux usées semble
confirmer l’abandon de l’entretien du réseau d’eau du camp à
cette période. Corrélé à la présence de la tuile estampillée [LEG…
IIIAVG ] et de fragments de piles d’hypocauste, ce mobilier
témoigne a minima d’une désaffection des lieux par les militaires,
qui se manifeste par la récupération de matériaux.
L’ensemble s’inscrit dans une chronologie très courte, plutôt liée à la présence effective des militaires à Mirebeau qu’à la
fréquentation du site, qui se prolonge jusque vers le milieu du
IIe siècle de notre ère, comme en témoignent les assemblages du
camp (JOLY, 1995, p. 187).
3.1.3.3. Un mode de production sur place
Ainsi, un des apports de cette fouille porte sur la production
de tuiles estampillées par la légion, à partir des ressources locales :
cette hypothèse, avancée lors de la fouille du camp (GOGUEY,
REDDÉ, 1995 p. 377) et attestée par des analyses pétrographiques
(DELENCRE, GARCIA, 2011, p. 558) est corroborée par la découverte d’un raté de cuisson, recyclé comme matériau secondaire
sur le chantier de construction. L’examen macroscopique des
pâtes (fig. 31) démontre que cette production ne se limite pas
aux tuiles estampillées, mais concerne aussi les bessales, matériau
lui aussi parfois estampillé (SCHNITZLER, KUHNLE, 2010, p. 21).
À cet égard, la découverte d’une empreinte d’une semelle cloutée, imprimée accidentellement sur un carreau (fig. 32), permet
d’observer, de manière anecdotique, la présence d’un individu
muni d’une chaussure dont la semelle est neuve, ou fraîchement
ressemelée, comme en témoigne l’absence d’usure des têtes de
clous. Ces critères désignent bien souvent une population militaire, réputée soigner particulièrement l’entretien de ses chaussures. Un cas similaire, relevé sur un carreau dont les dimensions
sont semblables aux bessales de Mirebeau (ibid., p. 77, fig. 1a),
permet peut-être de considérer ce fait comme un indice de la
présence de légionnaires, encadrant la production de ces matériaux
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
1
171
2 cm
1
2 cm
Fig. 32. 1. Vue d’une bessalis dans laquelle est imprimée une empreinte de callga (échelle 1:2) ; 2. détail des clous de la semelle et de leur usure :
les arêtes des têtes de clous sont nettement visibles (échelle : grossissement 2 fois) (photos : S. Mouton-Venault).
en terre cuite architecturale. Encore faudrait-il disposer d’études
sur le port de ce type de chaussures, chez les civils30.
L’implantation d’une tuilerie militaire de la VIIIe légion, aux
abords ou au sein même d’un camp, est attestée à Strasbourg
et plus particulièrement à Koenigshoffen (SCHNITZLER, KUHNLE,
2010, p. 77-79). Le mobilier de La Combotte témoigne lui aussi
directement de l’implantation d’une tuilerie à proximité immédiate du camp, comme le révèle la provenance des argiles, issues
de ressources locales.
Le rayonnement régional de cette tuilerie est attesté par la
circulation des artefacts sur un vaste secteur, depuis Mirebeau. Si
la diffusion des produits estampillés, commercialisés uniquement
pour les besoins de l’armée (GARCIA, DELENCRE, 2011, p. 559),
est un fait acquis. Celle de produits non estampillés, aux cotés
de tuiles marquées du timbre de la VIIIe légion, sur la villa de
Labergement-Foigney (BURGEVIN, 2015, p. 42 et 536-538) ouvre
un dossier déjà conséquent sur la présence de ces produits en
contexte civil (FERDIÈRE, 2012, p. 48-50) et permet de s’interroger sur la pérennité de cette production, à l’issue du départ des
militaires.
3.2. LES OBJETS EN MÉTAL (B. F.)
Le corpus des objets manufacturés (hors vaisselle céramique
et hors monnaies) provenant de la fouille de La Combotte est
composé de 129 individus (142 NR) représentant un poids
30. Le port des chaussures à semelles cloutées semble répandu au cours du
Bas-Empire (GAULTIER et alii, 2009). En l’absence d’études précisant la
fréquence du port de ces dernières au Ier s. ap. J.-C., il apparaît difficile de
mesurer la portée de ce fait, qui reste de l’ordre de l’anecdote.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
Alliages cuivreux :
NMI 14
Métal blanc
NMI 65 :
Fer : NMI 50
Fig. 33. Répartition numérique des objets
en fonction du matériau.
Alliages cuivreux :
134,6 g
Métal blanc :
1245,4 g
Fer :
851,9 g
Fig. 34. Répartition pondérale des objets
en fonction du matériau.
de 2 231,9 g (fig. 33-34). Tous ces objets ou fragments sont en
métal : quatorze sont en alliages cuivreux (134,6 g), cinquante
sont en fer (851,9 g) et soixante-cinq en métal blanc (1 245,4 g).
172
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
à rattacher à ce domaine. Notons par ailleurs, l’absence de tout
élément métallique s’apparentant à un tuyau ou à un manchon
de canalisation lié à l’adduction d’eau. La découverte de tuyaux
en terre cuite (supra 3.1.2.2) pallie cette absence d’autant que
l’adduction avec tuyaux en bois et manchons en métal est plutôt
réservée aux dessertes secondaires.
70
60
50
40
30
20
10
in
é
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te
dé
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cla
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n
0
M-04 (fig. 36). US : 66. Scellement.
Métal blanc. Archéologiquement complet. NR : 3. NMI : 3. 35 g.
H. : 35 mm.
Plaque formant en négatif l’empreinte d’une barre.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Comparaisons bibliographiques : C OCHET , 2000, p. 216, D14
(scellement). Peut-être une cheville.
Fig. 35. Répartition numérique des objets par domaines d’activités.
Si la différence de représentativité entre les objets en fer et
ceux en alliages cuivreux peut globalement être expliquée par les
faibles dimensions des objets en alliages cuivreux ainsi que par le
nombre et le poids importants des éléments en fer, et notamment
de la quincaillerie qui regroupe tous les clous, la proportion très
importante des objets en métal blanc (plomb) est à souligner.
En effet, tant en nombre qu’en poids, ils représentent près de la
moitié du corpus, ce qui constitue un phénomène remarquable
apportant des renseignements d’ordre architectural notamment.
L’analyse du corpus par domaines d’activités (fig. 35 ; classement défini dans FORT, TISSERAND dir., 2013) donne des indications sur la nature du site et apporte des précisions sur la zone
qui jouxte le camp. La datation des objets, lorsqu’elle est possible,
est homogène et semble contemporaine de celle du camp. Elle
apporte en outre des informations quant à la date de démantèlement de l’aqueduc.
Domaine de la production
Seules deux petites scories de fer (M-01 ; Us 104 et M-02 ;
Us 192) représentant respectivement 34,2 et 25 g ainsi qu’une
en bronze (M-03 ; hors structure ; 14,6 g) peuvent être rattachées
au domaine de la production. Leur présence est peut-être liée au
hasard puisque le contexte d’axe de communication et d’adduction d’eau ne correspond pas à une zone de production, d’autant
que ces artefacts sont très modestes. On peut néanmoins suggérer
que ces éléments résultent d’activités liées au démantèlement des
édifices où l’emploi de fours à chaux est attesté.
Domaine de l’immobilier (fig. 36)
Ce domaine est exclusivement représenté par des objets en
métal blanc (NMI 13) qui sont tous des éléments se rapportant
au gros-œuvre. On trouve ainsi huit scellements (M-04, M-05
et M-06), un crampon (M-07), deux cales (M-08 et M-09) et
deux tiges d’assemblage (M-10 et M-11). Les scellements sont
destinés à maintenir des tiges en fer dans des blocs de pierre.
Les tiges d’assemblage sont des sortes de pattes. Les cales ont
pu servir à la pose de pierres de taille. Ces objets proviennent de
l’état IIb ou d’états postérieurs ; leur présence est donc à mettre
en relation avec le démantèlement de l’aqueduc au cours duquel
les scellements et autres éléments d’assemblage et de fixation ont
dû être arrachés. Outre la présence de ces objets en plomb, il est
surprenant de ne pas trouver, au sein du domaine immobilier,
d’objets en fer qui forment habituellement la majorité des objets
M-05. US : 126. Scellements.
Métal blanc. Incomplet. NR : 4. NMI : 4. 85,4 g.
Plaques formant en négatif des angles droits.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Comparaisons bibliographiques : COCHET, 2000, p. 216, D14. Ont
servi au scellement de tiges en fer dans la cavité de blocs de pierre.
M-06. US : 126. Scellement.
Métal blanc. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 25 g.
Plaque à bord plié à angle droit, portant à l’arrière des traces de
mortier.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Comparaisons bibliographiques : COCHET, 2000, p. 216, D14.
M-07. US : 126. Crampon ?
Métal blanc. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 21,3 g.
Plaque à bord plié à angle droit.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
M-08. US : 72. Cale.
Métal blanc. Complet. NR : 1. NMI : 1. 30,8 g. Ép. : de 2 à 11 mm.
Plaque à bord très épaissi.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Comparaisons bibliographiques : LOISEAU, 2009, vol. II, p. 127,
fig. 144, objet f.
M-09 (fig. 36). US : 160. Cale.
Métal blanc. Complet. NR : 1. NMI : 1. 185,3 g. L. : 48 ; S. maxi :
30 x 28 mm.
Barre massive pyramidale.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Type : a pu servir à la pose de pierre de taille. Comparaisons bibliographiques : LOISEAU, 2009, vol. II, p. 127, fig. 144, objet f ; COCHET,
2000, p. 209, D1.
M-10. US : 66. Tige d’assemblage ou petite cale.
Métal blanc. Complet. NR : 1. NMI : 1. 14,8 g. H. : 34 ; Tête :
11 x 9 mm.
Tige pointue à tête matée.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Type : cale de montage de revêtements muraux (Loiseau). Comparaisons bibliographiques : LOISEAU, 2009, vol. II, p. 114, fig. 129,
objet g. Trop court pour être une « patte » mais demeure certainement
un élément de gros-oeuvre.
M-11 (fig. 36). US : 126. Tige d’assemblage.
Métal blanc. Complet. NR : 1. NMI : 1. 19,8 g. H. : 75 ; S. : 6 mm.
De section carrée, se terminant en pointe.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
M-09
M-04
173
M-13
M-12
M-11
M-14
M-19
M-15
M-20
M-21
0
5 cm
M-22
Fig. 36. Objets métalliques - Domaine immobilier : M-04 à M-11. Domaine domestique : M-12 et M-13. Domaine personnel : M-14 à M-19.
Domaine militaire : M-20. Domaine des transports : M-21 et M-22. M-04 à M-11 : plomb. M-12, M-19 et M-22 : fer. M-14 et M-21 : all. cu.
M-13 et M-20 : fer et all. cu. M-15 : all. cu et os. Éch. : 2:3. Dessins : J. Gelot, Inrap.
Domaine : immobilier. Catégorie : gros-œuvre.
Type : « patte », élément d’architecture. Comparaisons bibliographiques : LOISEAU, 2009, vol. 2, p. 140, fig. 158, objet c.
Domaine domestique (fig. 36)
Ce domaine est représenté par une clavette de fixation de
plaque de coffret (M-12) et un couteau de cuisine (M-13) qui
renvoient tous deux à une occupation de type habitat. La clavette
provient d’un niveau post-abandon du site mais est caractéristique
de l’époque romaine. Le couteau est hors stratigraphie et peut,
sans certitude toutefois, être rattaché à l’Antiquité.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
M-12 (fig. 36). US : 102. Clavette de fixation de plaque de coffre.
Alliages cuivreux. Complet. NR : 1. NMI : 1. 7 g. H. : 39 ; S. tige :
6 x 2.5 ; D. tête : 13 mm.
Tige plate percée d’un petit trou dans sa partie inférieure surmontée
d’une collerette évasée vers le haut mouluré.
Domaine : domestique. Catégorie : ameublement.
Type : Feugère I. Datation du type : romain. Comparaisons bibliographiques : QUÉREL, FEUGÈRE, 2000, p. 160-161, fig. 137. De petites
dimensions, appartient sans doute à un coffret.
174
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
M-13 (fig. 36). US : HS. Couteau.
Fer. Archéologiquement complet. NR : 1. NMI : 1. 79 g. L. manche :
85 ; l. soie : 11 ; ép. soie : 4 ; H. lame : 41 mm.
À soie plate rectangulaire terminée par un épaississement, à lame
triangulaire à dos droit dans le prolongement de la soie.
Domaine : domestique. Catégorie : activités culinaires.
Type : sans doute de cuisine. Peut-être récent, aucun parallèle trouvé.
Domaine personnel (fig. 36)
Avec treize objets, ce domaine est bien représenté. On
dénombre ainsi deux fibules et onze clous de chaussures. Il
convient peut-être de pondérer ce chiffre car il est possible que
certains clous appartiennent à la même chaussure, notamment
ceux provenant de l’Us 93 (M-18).
Les fibules sont toutes deux des fibules plates à charnière
à deux montants, placée sur la face arrière (type Riha 7). Cette
forme est plus ornementale que fonctionnelle puisqu’elle correspond à nos broches actuelles.
La fibule circulaire plate M-14 est émaillée et ornée d’un
décor estampé de moulures concentriques et de petites loges quadrangulaires. Elle appartient au type Riha 7.2.1 fréquent dans
les régions occidentales de l’Empire, notamment en France et en
Suisse, du règne de Claude jusqu’à la fin du Ier siècle. Cette fourchette chronologique correspond tout à fait à la période d’occupation du camp. La fibule provient d’un niveau d’occupation de
l’état I, elle a donc été perdue accidentellement puis détériorée
par le milieu d’enfouissement.
La fibule M-15 appartient à un modèle plus rare. Il s’agit
d’une fibule plate ajourée représentant deux aigles. Elle est ornée
de disques en os rapportés, ce qui la rattache au type Riha 7.7
(fibule ornée de plaquettes en os) en usage de Claude à Néron.
Un unique exemplaire identique est connu ; il a été mis au jour
à Avenches sur une voie près du forum où il est daté par la céramique et par d’autres fibules de la deuxième moitié du Ier et du
début du IIe siècle (MAZUR, 2010, p. 67, fig. 27, n° 727). Le motif
représenté, les aigles affrontés, et le caractère sinon unique du
moins rare de cette fibule plaident pour une attribution militaire
même si elle a été découverte en contexte d’abandon et non en lien
direct avec l’occupation militaire. Sa présence permet également
de préciser la date d’abandon de la zone et celle du démantèlement
de l’aqueduc qui a dû intervenir dans un temps très court après
l’abandon du camp, au maximum au début du IIe siècle.
Parmi les clous de chaussure, dont certains ont été perdus
accidentellement sur la voie (M-17 et M-19) ou sur l’Us 93
(M-18), un seul (M-19) peut être distingué : il s’agit d’un clou de
caliga, la sandale militaire. Il est reconnaissable au globule présent
sous sa tête. Le diamètre de sa tête (11 mm) indique qu’il appartient aux clous de caliga d’époque augustéenne ou postérieure
(POUX, 2008, p. 376-381) : on peut donc sans être trop audacieux
le mettre en lien avec l’occupation du camp, d’autant qu’il a été
découvert sur la voie (état IIb).
Ier siècle.
Comparaisons bibliographiques : MAZUR, 2010, p. 65-66,
fig. 27, n° 708.
M-15 (fig. 36). US : 40. Fibule.
Alliages cuivreux, étamé, et os. Complet. NR : 1. NMI : 1. 7, 2 g. H. :
36.6 ; l. : 40 ; ép. : 1.8 mm.
Fibule plate ajourée, représentant deux aigles, à charnière à deux montants placée sur l’arrière. Les aigles sont représentées de face, la tête
tournée vers le centre, se faisant face. Entre leur bec se trouve une
petite loge circulaire recevant une plaquette circulaire en os maintenue
par un petit rivet. Les aigles reposent sur trois loges circulaires recevant elles aussi des plaquettes en os maintenues par des rivets. Celle
du centre est légèrement plus grande et présente un profil convexe à
bord relevé. Deux petites excroissances sont situées sous les plaquettes
latérales. Le plumage des oiseaux est marqué de petites incisions. Des
lignes de points estampés dessinent la silhouette des oiseaux.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
Type : Riha 7.7 (fibule ornée de plaquette en os). Répartition du type :
deux exemplaires connus à ce jour. Datation du type : de Claude
à Néron (à Avenches, datation céramique : deuxième moitié du Ier,
début du IIe siècle). Comparaisons bibliographiques : MAZUR, 2010,
p. 67, fig. 27, n° 727. Type éventuellement militaire. Un seul parallèle
bibliographique connu, à Avenches.
M-16. US : 49. Clous de chaussure.
Fer. Complet. NR : 3. NMI : 3. 2,2 g. D. tête : 11 et 7 mm.
À tête circulaire légèrement bombée et tige pliée à angle droit.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
M-17. US : 60. Clou de chaussure.
Fer. Complet. NR : 1. NMI : 1. 1,2 g. D. tête : 9 mm.
À tête conique et tige pliée à angle droit.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
M-18. US : 93. Clous de chaussure.
Fer. Complet. NR : 6. NMI : 6. 6,5 g. D. tête : 11 mm.
À tête circulaire légèrement bombée et tige pliée.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
M-19 (fig. 36). US : 60. Clou de chaussure.
Fer. Archéologiquement complet. NR : 1. NMI : 1. 1,5 g. D. tête :
11 mm.
À tête circulaire légèrement bombée et tige cassée. Présence d’un
globule, au moins, sous la tête.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
Type : clou de caliga. Détermination précise impossible. Datation
du type : époque augustéenne ou postérieur. Comparaisons bibliographiques : POUX, 2008, p. 376-381. La taille de la tête (11 mm)
et la présence d’un globule indiquent qu’il appartient aux clous de
caliga d’époque augustéenne ou postérieure.
Domaine militaire (fig. 36)
M-14 (fig. 36). US : 81. Fibule.
Alliages cuivreux, étamé. Archéologiquement complet. NR : 1. NMI :
1. 2,1 g. D. : 23 ; ép. : 1.1 mm.
Fibule plate, circulaire, à charnière à deux montants placés sur l’arrière.
Le disque est perçé d’un trou central destiné à recevoir un bouton non
conservé. Il est orné d’un décor estampé, de moulures concentriques,
et de petites loges quadrangulaires. L’ardillon n’est pas conservé.
Domaine : personnel. Catégorie : parure, vêtement.
Type : Riha 7.2.1 (disque rond avec décoration centrale). Répartition
du type : fréquent dans les régions occidentales de l’Empire, notamment en Gaule et en Suisse. Datation du type : de Claude à la fin du
Un seul objet appartient directement au domaine militaire : il
s’agit d’un fragment de cuirasse segmentée (M-20) provenant d’un
niveau d’abandon du site. Cet objet est identifié avec certitude
puisqu’il est composé d’un fragment de plaque de fer correspondant à une lame de cuirasse portant encore une petite charnière
en bronze. Cet élément est caractéristique des cuirasses de type
Corbridge, modèle en usage au cours du Ier siècle de notre ère
(BISHOP, 2002, p. 31-45). On a longtemps pensé que la cuirasse
segmentée, dévolue au fantassin, était réservée aux légionnaires,
mais son abondance sur les camps d’auxiliaires laisse penser qu’elle
était également portée par ceux-ci (DESCHLER-ERB, 1999, p. 35).
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
Les charnières de cuirasse segmentée sont des objets fréquents
sur les sites militaires du Haut-Empire car ces garnitures, fixées sur
les lames en fer des cuirasses et qui servaient à les relier les unes
aux autres, étaient très fragiles et, par conséquent, se détachaient
facilement (FEUGÈRE, 1993, p. 133 ; VOIROL, 2000, p. 14). La
fouille du camp de Mirebeau (GOGUEY, REDDÉ, 1995) a livré
six autres garnitures de cuirasse segmentée représentant 22 % des
vingt-sept objets clairement militaires mis au jour (BROUQUIERREDDÉ, 1995, fig. 122, nos 57-60, 62 et 66). Les garnitures de
cuirasse segmentée forment près du quart (24,6 %) des 199 objets
militaires découverts sur les camps julio-claudiens de BieshiemOedenburg (FORT, 2009, p. 264, pl. 7.4 et 7.5, nos 46-94).
M-20 (fig. 36). US : 40. Charnière de cuirasse segmentée.
Alliages cuivreux et fer. Incomplet. NR : 7. NMI : 1. 14 g. Ép. lame
cuirasse : 2 ; L. cons. charnière : 30 ; largeur charnière : 17 mm.
Plaque en tôle de bronze repliée de façon à former une charnière
articulée, maintenue par un rivet au moins. Incomplète, elle est encore
fixée sur une lamelle de cuirasse en fer. Deux fragments de lamelles
présentent encore deux rivets de fixation de charnière en bronze.
Domaine : militaire. Catégorie : armement défensif.
Type : cuirasse de type Corbridge. Datation du type : Ier s. Comparaisons bibliographiques : DESCHLER-ERB, 1999, pl. 13, n° 168 ; UNZ,
DESCHLER-ERB, 1997, pl. 33 ; BROUQUIER-REDDÉ, 1995, p. 334, fig.
122, n° 58-60 ; BISHOP, 2002, p. 31-45.
Domaine des transports (fig. 36)
Deux objets illustrent le monde des transports : une extrémité inférieure de pendeloque de harnais de cheval (M-21) et une
hipposandale (M-22). La pendeloque a été découverte dans un
niveau d’abandon, ce qui peut expliquer son état très détérioré. Sa
forme est vraisemblablement celle d’un cœur, ce qui la rapproche
clairement des pendeloques cordiformes à caractère militaire en
usage au cours du Ier siècle de notre ère et nous conduit à la
mettre en lien direct avec l’occupation du camp. Une pendeloque
similaire a d’ailleurs été mise au jour au cours de la fouille du
camp (BROUQUIER-REDDÉ, 1995, p. 327-328, fig. 119, n° 40). La
présence d’une hipposandale dans un niveau de travail préalable à
la construction de l’aqueduc (état I) peut être liée à la perte accidentelle de cet objet et ainsi indiquer l’emploi de chevaux à cette
étape du travail. Une autre hipposandale de même type a déjà été
découverte sur le camp (ibid., 1995, p. 329-330, fig. 120, n° 53).
M-21 (fig. 36). US : 72. Pendeloque de harnais de cheval.
Alliages cuivreux. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 2,7 g. Ep. : 1,6 mm.
Extrémité inférieure de pendeloque se terminant par une petite tige
plate à extrémité bouletée. Une petite moulure sépare le bouton de
la tige.
Domaine : transport. Catégorie : équipement de l’animal.
Type : appartient vraisemblablement à une pendeloque cordiforme.
Datation du type : Ier siècle.
M-22 (fig. 36). US : 105. Hipposandale.
Fer. Archéologiquement complet. NR : 1. NMI : 1. 422 g. L.
supérieure à 115 ; l. : 91 mm.
À sole rectangulaire, à rabats latéraux rectangulaires. À l’avant, la tige
est prolongée par un crochet. À l’arrière, la talonnière est dotée d’un
petit crochet ouvert.
Domaine : transport. Catégorie : équipement de l’animal.
Type : Manning 1. Répartition du type : très fréquente. Comparaisons
bibliographiques : MANNING, 1985, p. 63-65, pl. 26 ; HALBOUT et alii,
1987, p. 101-104, n° 179. Objet plié et tordu.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
175
Domaine des échanges (fig. 37)
Trois objets, tous liés à l’écriture, caractérisent le domaine des
échanges. Il s’agit de deux stylets en fer (M-23 et M-24) et d’un
fond de boîte à sceau (M-25). Les stylets sont lacunaires mais
on peut néanmoins les rattacher à la famille 3 récemment définie par V. Schaltenbrand Obrecht (SCHALTENBRAND OBRECHT,
2012, vol. 1, p. 101-104, Abb. 92 et 95) à spatule à bords droits,
nettement séparée de la tige. Cette forme est très courante et est
caractéristique des années -10 à 80 de notre ère (ibid.). Le fond
de boîte à sceau, bien que hors stratigraphie, peut être daté du
Ier siècle en raison de sa forme circulaire (groupe 5 de Furger ;
FURGER et alii, 2009, p. 64-76).
La présence de trois objets liés à l’écriture et aux échanges
(les boites à sceau servent à sceller des documents, administratifs
notamment) dans un corpus si restreint (NMI 129) est un phénomène remarquable, vraisemblablement à mettre en lien avec la
proximité du camp.
M-23 (fig. 37). US : 41. Stylet.
Fer. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 6,3 g. H. cons. : 80 ; D. tige : 3.8 ;
H. spatule : 9.5 ; l. spatule : 7.5 mm.
À tige de section circulaire. La pointe n’est pas conservée. La spatule,
rectangulaire, est séparée de la tige par un décrochement.
Domaine : échanges. Catégorie : écriture.
Type : Schaltenbrand Obrecht famille 3 (spatule à bords droits nettement séparée de la tige). Datation du type : de -10 à 80 ap. J.-C.
Comparaisons bibliographiques : SCHALTENBRAND OBRECHT, 1996,
p. 171-174, pl. 54, n° 407-426 ; SCHALTENBRAND OBRECHT, 2012,
vol. 1, p. 101-104, Abb. 92 et 95.
M-24 (fig. 37). US : 85. Stylet.
Fer. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 2,4 g. D. : 3.8 ; H. spatule : 5, l. :
5 mm.
À tige à section circulaire. La pointe n’est pas conservée. La spatule,
rectangulaire, est séparée de la tige par un décrochement.
Domaine : échanges. Catégorie : écriture.
Type : Schaltenbrand Obrecht famille 3 (spatule à bords droits nettement séparée de la tige). Datation du type : de -10 à 80 ap. J.-C.
Comparaisons bibliographiques : SCHALTENBRAND OBRECHT, 1996,
p. 171-174, pl. 54, n° 407-426 ; SCHALTENBRAND OBRECHT, 2012,
vol. 1, p1. 01-104, Abb. 92 et 95.
M-25 (fig. 37). US : HS. Boîte à sceau.
Alliages cuivreux. Incomplet. NR : 1. NMI : 1. 2,1 g. D. : 17 mm.
Seul le fond est conservé. Il est formé d’une plaque circulaire, à bord
vertical lacunaire. Il est doté d’une charnière mâle. Une encoche destinée à faire passer un fil est encore présente sur les bords. Le fond
est percé de quatre trous dont un est central et les autres disposés en
triangle, destinés à faire s’écouler le trop plein de cire.
Domaine : échanges. Catégorie : écriture.
Type : groupe 5 (circulaire), type impossible à déterminer sur la seule
base du fond. Datation du type : plutôt Ier siècle pour les boîtes à
sceau circulaires. Comparaisons bibliographiques : BROUQUIERREDDÉ, 1995, p. 345, fig. 127, n° 128-129 (identiques) ; FURGER
et alii, 2009, p. 64-76, pl. 10, n° 85.
Domaine des inclassables (fig. 37 et 38)
Outre vingt clous de menuiserie (M-33 à M-42), ce domaine
regroupe deux anneaux (M-28 et M-29) dont les usages sont
polyvalents, une rondelle (M-30), une éventuelle cloche (M-31),
un crampon (M-32), ainsi qu’un objet énigmatique en bronze
(M-26) en forme de rameau décoratif (fig. 37). Il est composé
d’une tige tubulaire sur laquelle des feuilles stylisées sont fixées
176
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
L’étude du mobilier métallique mis au jour au cours de la
fouille des ouvrages d’art de La Combotte à Mirebeau permet de
préciser plusieurs aspects.
Les rares indices liés à la production (trois scories) sont vraisemblablement à mettre en lien avec le démantèlement de deux
édifices. Les pièces métalliques liées au gros-œuvre et à l’architecture, qui sont exclusivement des objets en métal blanc, constituent
un corpus intéressant à mettre en relation avec la maçonnerie de
l’aqueduc. En revanche, la place des objets domestiques est quasi
anecdotique comme on peut l’attendre dans un tel contexte. La
vision d’ensemble offerte par les objets métalliques nous donne
une image atypique dont la dominante, si l’on fait abstraction
des éléments de construction de l’aqueduc et des indéterminés,
est clairement militaire. On trouve en effet plusieurs objets attribuables à l’armée et/ou à l’administration, tels que garniture de
cuirasse, pendant de cavalerie cordiforme, clou de caliga, stylets,
boite à sceau, fibule représentant deux aigles dont le motif est le
symbole même de l’armée romaine ainsi qu’un rameau appartenant peut-être à un ensemble statuaire dont la symbolique peut
elle aussi renvoyer à l’armée.
Enfin, la découverte de la fibule représentant les aigles affrontés dans un niveau d’abandon de la zone nous conduit à proposer
un démantèlement de l’aqueduc soit concomitant de l’abandon
du camp, soit immédiatement postérieur et quoiqu’il en soit pas
au-delà du début du IIe siècle.
M-24
M-23
M-25
M-28
Les monnaies (fig. 40) (P.L.)
M-29
0
5 cm
M-26
Fig. 37. Objets métalliques - Domaine des échanges : M-23 à M-25.
Domaine des inclassables : M-26 à M-29. Alliage cuivreux, sauf M-23
et M-24 : fer. Éch. : 2:3. Dessins : J. Gelot, Inrap.
(certainement par brasure) sur toute la longueur. Il provient d’un
niveau d’abandon en lien avec un four à chaux. La feuille M-27
provenant d’un niveau d’abandon semble fonctionner avec cet
objet. Ce rameau, classé parmi les polyvalents, peut être identifié comme un élément figuratif d’usage varié : élément de statue,
décoration d’équipement militaire de prestige… Aucun parallèle
ne lui a été trouvé à ce jour mais la qualité de son travail, la finesse
et la complexité de l’objet sont remarquables.
Domaine des indéterminés (fig. 39)
Ce domaine regroupe un grand nombre d’objets ou fragments (NMI 65 ; M-43 à M-64) tels que plaques, tiges, barres,
coulures, fragments fondus (fig. 39). Cette forte proportion
d’objets indéterminés résulte peut-être du caractère fragmentaire
et souvent détérioré de certains d’entre eux qui, notamment pour
les fragments en métal blanc, sont souvent fondus et donc inidentifiables. Cet état découle certainement d’un passage par le four
à chaux en lien avec la destruction de l’aqueduc (lots M-59 et 60
par exemple, provenant tous deux de l’état III).
1. Lingons, potin, Langres ?, -80 à -50
Avers : anépigraphe. Têtes janiformes, tête-bêche.
Revers : OYIN/DIA déformé. Sanglier à gauche surmontant la
légende.
2,01 g, 17 mm, 4h, 2/5
LT 8319, DT 3262
Us 66
Remarque : coulée mal venue, relief un peu flou.
2. Néron, as, atelier indéterminé, 66
Avers : IMP NERO CAESAR AVG P MAX TR P P P. Tête nue de
Néron à droite.
Revers : S/C. La Victoire volant à gauche, tenant un bouclier sur
lequel est inscrit SPQR.
8,26 g, 28 mm, 6h, 2/5
RIC 543
HS zone nord
3. Quadans
Avers : fruste. Tête à droite.
Revers : fruste. Une couronne de laurier.
2,7 g, 14 mm, 7h, 4/5
Us 102
Remarque : les vestiges des contours du portrait peuvent laisser penser
à Néron.
4. Vespasien, as, Rome, 71
Avers : IMP CAES VESPASIAN AVG COS III. Tête laurée de
Vespasien à droite.
Revers : VICTORIA-[AV]GVSTI/S-C. La Victoire volant à gauche,
tenant une couronne et une palme.
10,98 g, 29 mm, 6h, 1/5.
RIC 2e éd. 334.
Us 53.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
Inv.
US
Identif.
Mat.
NR
NMI
Poids
en g.
Dim.
M-43
41
Plaque ind.
Fer
1
1
15,5
M-44
M-45
M-46
43
49
49
Barre ind.
Tiges ind.
Plaque ind.
Fer
Fer
Fer
1
2
1
1
2
1
42
1,6
4,6
L. : 40 ; l. : 30 ;
ép. : 1
S. : 9.5
S. : 3.5
Ep. : 2
M-47
66
Frag. fondu
All. cu.
1
1
4,2
M-48
M-49
M-50
66
66
66
Coulure
Plaque ind.
Plaque ind.
Mét. blanc
Mét. blanc
Mét. blanc
2
1
1
2
1
1
75
12
12
Ép. : 1.5
M-51
81
Plaque ind.
Mét. blanc
1
1
15,3
Ép. : 2.
M-52
M-53
82
85
Plaque ind.
Gouttelette
Mét. blanc
Mét. blanc
1
1
1
1
9,4
6,8
Ép. : 2 ; l. : 19.5
Frag. replié
Grossièrement circulaire
Frag. informe dont le seul bord conservé est
légèrement plié vers l’intérieur
Frag. rectangulaire portant des traces de découpes
M-54
90
Plaque ind.
Mét. blanc
1
1
8,4
D. : 36 ; ép. : 2.5
Frag. hémi-circulaire
M-55
90
Plaque ind.
Mét. blanc
1
1
24
Ép. : 4.
Frag. légèrement incurvé
M-56
M-57
93
93
Tige ind.
Frag. informe
Fer
Fer
1
1
1
1
1,3
12,3
S. : 2.
De section circulaire, cassée aux extrémités
M-58
M-59
Tige
Frag fondus
Frag fondus
Plaque ind.
Fer
Mét. blanc
Mét. blanc
All. cu.
1
22
21
1
1
22
21
1
2,5
203,1
462
36,5
S. : 3
De section carrée, cassée aux deux extrémités
M-60
M-61
93
126
150
150
Ép. : 5
Frag. massif incurvé
M-62
155
Tige
Fer
1
1
15,2
S. : 4.5 ; L. : 141
M-63
HC
Tige
Fer
1
1
32,2
S. maxi : 7 x 7
M-64
HC
Barre ind.
Fer
1
1
34
65
65
1029,9
Totaux
Description
l. : 24 ; ép. : 5
Un angle conservé. Possible rivet
Tige massive de section carrée, dont une extrémité est cassée
De section circulaire, courbes
Frag. cylindrique à profil concave
De section circulaire. L’une des extrémités est cassée,
l’autre présente un écrasement
De section carrée, elle s’affine aux extrémités
Rectangulaire, légèrement incurvée
Fig. 38. Inventaire des objets du domaine inclassable.
Inv.
US
Identif.
Mat.
NR
NMI
Poids en g.
Dim.
Description
L. tige : 164 ;
D. tige : 5 ; L.
losange : 65,
largeur : 24 ;
ép. : 0.4
Tige de section circulaire formée par enroulement d’une tôle dont
l’une des extrémités est cassée. À l’autre extrémité la tôle forme
une petite languette en U. De fines plaques de tôle losangiques,
semblant figurer un feuillage, sont fixées sur tout le pourtour de la
tige, sur toute sa hauteur conservée. Les feuilles sont peut-être
fixées par brasure. Brûlé.
M-26
126
Rameau décoratif ?
All. cu.
8
1
27,5
M-27
66
Feuille stylisée ?
All. cu.
1
1
0,5
Ép. : 0.3
Fragment incomplet, peut-être losangique. Brûlé.
De section quadrangulaire aux angles arrondis,
légères traces d’usure opposées.
M-28
81
Anneau
All. cu.
1
1
2,1
D. int. : 14.5 ;
S. : 3 x 2.5
M-29
iso 10
Anneau
All. cu.
1
1
9,1
D. int. : 22 ;
S. : 4
De section circulaire. Brûlé.
M-30
49
Rondelle
Fer
1
1
3
D. : 19 ; ép. : 2
Plaque grossièrement circulaire percée d’un trou central.
M-31
66
Cloche ?
All. cu.
1
1
5
Ép. : 0.6 ;
ép. base : 1.8
Extrémité inférieure légèrement évasée d’un objet cylindrique.
La base est épaissie.
M-32
93
Crampon
Fer
1
1
1,6
S. du
crampon : 3
Tige de section carrée, pliée en U.
M-33
42
Clou de menuiserie
Fer
1
1
2,8
M-34
49
Clou de menuiserie
Fer
1
1
3,8
M-35
58
Clou de menuiserie
Fer
1
1
7,2
M-36
60
Clou de menuiserie
Fer
2
2
6,3
M-37
81
Clou de menuiserie
Fer
2
2
5,3
M-38
93
Clou de menuiserie
Fer
6
6
53
M-39
190
Clou de menuiserie
Fer
2
2
4,6
M-40
191
Clou de menuiserie
Fer
3
3
8,7
M-41
HC
Clou de menuiserie
Fer
1
1
9,1
M-42
HC
Clou de menuiserie
Fer
1
1
5
34
27
127,2
totaux
Fig. 39. Inventaire des objets du domaine indéterminé.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
À tête d’homme.
177
178
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
1
2
3
5
4
6
7
9
Éch. 1/1
8
Fig. 40. Les monnaies.
5. Vespasien, sesterce, Rome, 71
Avers : [IMP C]AES VESPASIAN AVG P M TR P P P COS III. Tête
laurée de Vespasien à droite.
Revers : IVDAEA-CAPTA//SC. Vespasien debout, en armure, tenant
un sceptre et un parazonium, le pied posé sur un casque ; à droite,
en dessous d’un palmier, la Judée pleurant, assise sur une cuirasse.
25,28 g ; 35 mm, 6h, 1/5
RIC 2e éd. 167
Us 92
6. Vespasien, sesterce, Lyon, 71
Avers : [IMP C]AES VESPASIAN AVG P M TR P P P COS III. Tête
laurée de Vespasien à droite.
Revers : ROMA/S-C. Rome debout à gauche brandissant une victoire.
22,25 g, 35 mm, 6h ; 1/5
RIC 2e éd. 1136.
Us 85.
7. Quadrans ?
Avers : fruste.
Revers : fruste.
2,37 g, 15 mm, ?, 5/5.
Hs
8. Quadrans ?
Avers : fruste.
Revers : fruste.
1,31 g, 15 mm, ?, 5/5.
Hs, zone nord.
9. Jeton de Nuremberg, XVIe-XVIIe siècle.
Avers : fruste.
Revers : fruste.
1,75 g, 25 mm, ?, 5/5.
Us 122
CONCLUSION (L. J.)
Deux ouvrages d’art (fig. 41) de l’époque flavienne ont été
découverts à 80 m de l’angle nord-ouest du camp de la VIIIe
légion à Mirebeau-sur-Bèze.
Une voie large de 5,80 m, bordée de deux murs pourvus de
contreforts, possède un canal d’évacuation des eaux du vallon
qu’elle traverse. Le pont-canal d’un aqueduc est quant à lui attesté
par de simples tranchées de récupération et une pile maçonnée.
L’étude architecturale permet toutefois de restituer quatre piles en
blocs de grand appareil espacées de 1,90 m, des arcs composés de
vingt claveaux et de 4,50 m de hauteur sous intrados, surmontés
d’un specus voûté.
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
179
Fig. 41. Évocation de l’ensemble (dessin C. Gaston).
Bien qu’un artefact de La Tène finale ait été découvert, toutefois en position secondaire, l’occupation proprement dite du site
ne commence que vers 70 de notre ère, par la constitution d’un
niveau de préparation du chantier de construction de ces deux
ouvrages d’art. Le pont canal a été démantelé vers 90 de notre ère
et a alimenté un four à chaux, dont seule une zone de déchets était
circonscrite dans l’emprise de fouille. L’existence de ce four sur le
versant nord du vallon (hors emprise) est donc des plus probables.
L’abandon du site semble s’inscrire entre la fin du Ier et le début
du IIe siècle. Toutefois nous restons prudents quant à l’abandon
définitif de la voie. Le colluvionnement des matériaux des versants
du vallon jusqu’au colmatage actuel, semble s’être déroulé progressivement, le processus débutant dès après l’abandon définitif
du site, et perdurant jusqu’aux XVIe-XVIIe siècles.
Le matériel bien que rare concorde avec les datations établies
pour le camp. L’ensemble du chantier de construction, jusqu’à la
destruction de l’aqueduc, s’inscrit en effet dans une chronologie
très courte, soit entre 70 et 90 de notre ère environ. En outre, la
construction et l’utilisation de ces ouvrages d’art par les troupes
de la VIIIe légion se vérifient par la présence de matériel d’origine
militaire dans les différents états (clou de caliga ; tuiles estampillées
de la VIIIe légion ; fragment de cuirasse segmentée ; trois monnaies de Vespasien datées de 71, et toutes trois avec des revers à
caractère martial).
La relation précise de ces ouvrages avec le camp reste encore
hypothétique. La voie qui traverse la combe devait rejoindre la
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
porte décumane. Nous sommes donc tentés, de prime abord, de
l’associer avec la couche mince de cailloutis directement posée
sur le substrat et observée à l’est du mur (REDDÉ, GOGUEY, 1995,
p. 41). Près de cette porte nord, à l’intérieur du camp, une zone de
mortier de tuileau a été interprétée comme une citerne (présence
de fragments de canalisations en terre cuite). Cette structure est
peut-être à mettre en relation avec l’aqueduc dont le pont-canal
traversait le vallon.
Toutefois, celui-ci, dont la hauteur sous arche au passage
du vallon des Combottes avoisinerait les 4,50 m, devait surtout
alimenter les thermes intérieurs, situés le long de la via praetoria, et les thermes extérieurs. Ces derniers ont connu cependant
« une utilisation longue, postérieure à l’abandon du camp » (ibid.,
p. 99). Aussi, si ces thermes extérieurs étaient alimentés par cet
aqueduc, une autre alimentation en eau a dû être envisagée après
sa destruction vers 90 ap. J.-C.
Cet article avait pour objectif de présenter les résultats de
la fouille préventive. Si cette dernière apporte des données dans
l’environnement du camp (fig. 1), elles nécessitent désormais une
mise en perspective plus vaste. Une nouvelle étude sur le réseau
routier et hydraulique conduisant au camp est souhaitable pour
comprendre l’articulation de ces deux ouvrages d’art par rapport
au camp et à l’agglomération secondaire (localisation du lieu de
captage de l’eau, tracé de l’aqueduc du camp avec l’existence ou
non d’une branche secondaire, intégration de ce nouveau tronçon
de voie dans le réseau routier identifié au pied).
180
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
ANNEXE : STRATIGRAPHIES DE LA FOUILLE
Coupe 1
A
B
C
Coupe 1a
Coupe 1b
Coupe 1c
D
Coupe 1d
E
Coupe 1e
F
G
1/250
0
5m
Coupe 1a
A
TV
65
204.71 NGF
204.71 NGF
B
78
66
79
C
77
80
76
72
67
Coupe 1b
D
TV
B
C
65
66
204.37 NGF
204.37 NGF
72
73
argile
argile
75
74
75
67
76
69
67
Coupe 1c
D
E
TV
65
66
204.37 NGF
72
42
127
64
69
75
71
141
139
204.37 NGF
61
43
193
70
60
63
68
37
107
108
67
Coupe 1d
E
F
TV
47
60
204.37 NGF
83
61
108
59
58
62
107
50
57
84
204.37 NGF
55
52
56
53
54
46
Coupe 1e
F
G
TV
204.37 NGF
204.37 NGF
47
50
54
51
52
48
49
Relevés S. Morel, P. Listrat
TN
1/50
93
TN
0
1
2m
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON : DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIIIe LÉGION À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA COMBOTTE (CÔTE-D’OR)
181
ANNEXE : STRATIGRAPHIES DE LA FOUILLE
Coupe 2
NE
SO
61
62
A 204.37 NGF
83
56
58
67
53
46/199
B
67
Coupe 3
NO
88
SE
178
A 203.53 NGF
44
44 b = 177
87
203.32 NGFC
85
89
TN
Relevé L. Joan
1/50
0
1
2m
Coupe 6a
A
perturbation liée au
sondage du diagnostic
116
B
115
203.50 NGF
203.50 NGF
114
117
118
119
113
111
44
112
110
93
67
Relevé S. Morel
1/50
0
1
2m
Coupe 6b
G
F
138
129
203.50 NGF
135
130
caisson us 109
131
110
132
133
141
134
93
194
41
127
140
86
139
41’
136
137
mur 33
136
118
Relevé L. Joan
67
1/50
0
Revue Archéologique de l’Est, t. 65-2016, p. 00-00 © SAE 2016
1
2m
182
Lydie JOAN, Christophe GASTON et coll.
ANNEXE : STRATIGRAPHIES DE LA FOUILLE
Coupe 5
limite du 1er décapage
122
203.75 NGF
121
A
153
154
155
123
152
B
96
156
124
120
limite décapage
pour l’égout
122
B
96
125
99
101
100
C 203.75 NGF
Relevé S. Morel, P. Listrat
1/50
0
1
2m
Coupe 7
Nord
203.23 NGF
Sud
123
126 a
123
126 b
170
168
171
169
Relevé S. Morel, P. Listrat
172
1/50
173
0
1
2m
Coupe 13
Coupe 8
Nord
188
95’
94
95’
175
TP
176
126
229
200
94
95
203.44 NGF
211
200
126 b
202.91 NGF
Sud-ouest
Coupe 8 bas Coupe 8 haut
Sud
96
Nord-est
surface de décapage
126
216
202,82 NGF
209
210
211
209
mur 200
(égout)
200
174
212
214
B
173
213
227 F
168
169
173
Relevé S. Morel, P. Listrat
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